• A Mytilène, si vous allez faire les magasins à 16h, vous serez confronté à ça :

    Toute la ville fait la sieste. Parfois même, il n'y a pas de réouverture en fin d'après-midi, comme au Château de Mytilène sur lequel j'ai récemment écrit un éloquent non-article ici-même.

    A Mytilène, la Poste laisse à disposition de tous de petits rammequins de colle, pour les timbres. On n'a pourtant pas couramment l'impression qu'ils cherchent à économiser leur salive !

    A Mytilène, personne n'a une conduite maladroite ou approximative, ça se saurait :

    Ils passent en voiture là où certains Américains ne passeraient pas à pieds.

    A Mytilène, des bus assurent les trajets jusqu'à l'Université. Et L'Université dispose d'une cantine. Et le tout est gratuit.

    A Mytilène, la population approche les 40000 habitants. Mais l'anarchisme y est plus présent que dans n'importe quelle capitale d'Europe : radio autogérée, squat ouvert à tous, réunions diverses... Ils concoctent également une nouvelle médecine à l'échelle sociétale :

     

    A Mytilène, nous avons voulu entrer en contact avec les moutons du coin, mais c'est totalement impossible, ils mettent de gros molosses qui nous menacent ostensiblement dès le premier regard :

     

    A Mytilène, lorsque vous attendez le bus sous une pluie occasionnelle, vous pouvez voir s'arrêter devant vous une petite dame qui vous débitera une phrase en grec sur un ton un peu maternel, avant de vous donner son parapluie et de poursuivre normalement sa route.

     

    Ils sont fous ces Grecs ! Et ça fait du bien.


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  • Electron libre

     

    Instrumentale :

     

    Refrain :
    - Electron libre / Mon coeur demande à s'incruster dans le creux caverneux de nos / Réflexions vides, expressions lisses / Trop de rien dans nos regards bâillonnés d'absence, comme si nous /
    - Détestions vivre, quelle question triste / Ce qu'on appelle "évidence" n'est bien souvent qu'un leurre, surtout celles dont nous / Prétextons rire et restons cibles / Remise en question totale de chaque instant de ma vie, le doute rend libre /

    Couplet 1 :
    - Electron libre, voilà mon idéal / Quitte à galérer, quitte à être misérable / Tant que je suis libre, même si parfois la vie fait mal / Je serai bel et bien vivant parce que chez moi c'est viscéral /
    - Même si j'm'égare, car être libre c'est piégeux / Ca nous enivre, mais c'est l'jeu, à force de l'fuir on se fait vieux / Même si j'en crève, je préfère mourir que n'pas vivre / Pleurs faciles, coeur fragile, comme disait l'autre : "cueille ta vie" /
    - Peur de la mort, voilà qui nous paralyse / Aigris par ce fatalisme lieu d'une panique maladive / Obsédés par ce jour où l'on fait ses valises / Sauf que pour mourir, faudrait déjà vivre /
    - Je sais c'est facile, de faire des tas d'rimes / Sur la mort, sur l'Homme qui s'cherche et s'abîme / Dire que j'déteste sa vie, que seule sa fierté l'anime / Mais ça m'obsède et j'arrive pas à essayer d'pas l'dire /
    - Plutôt mourir que d'vivre enchaîné / Chaînes en or, chaînes aux poignets, chaînes de télé / Aux addicts aux dictats, un verdict radical / Ce qu'ils appellent République est une dictature camouflée /
    - Un Monde d'Hommes libres ? J'en rêve sans y croire / Une Révolution ? Un échec dans l'Histoire / Mais je n'suis pas nihiliste, reste un espoir / Quitter cette société et me reconstruire en... /

    Refrain :
    - Electron libre / Mon coeur demande à s'incruster dans le creux caverneux de nos / Réflexions vides, expressions lisses / Trop de rien dans nos regards bâillonnés d'absence, comme si nous /
    - Détestions vivre, quelle question triste / Ce qu'on appelle "évidence" n'est bien souvent qu'un leurre, surtout celles dont nous / Prétextons rire et restons cibles / Remise en question totale de chaque instant de ma vie, le doute rend libre /

    Couplet 2 :
    - Ma dernière histoire d'amour m'a montré mon ignorance / De moi-même, de mes maux, que j'amène à demi-mots / Je vois bien que je suis sourd à ce malaise qui me rend / Mauvais mime de mon moi, ennemi de mes émois /
    - Et pour me trouver un jour, j'veux être un itinérant / Aimer l'Monde, le caresser par monts et marées / M'en aller à mon secours, m'animer tant qu'il est temps / Eliminer ce mythe, qui n'est pas moi, qui m'imite /
    - Je n'suis pas ce qu'ils veulent faire de moi / Jeune cadre dynamique, pseudo perle rare / Qui se laisse piller sa vie au nom du prestige social / Croit que l'argent rend libre donc s'estime enviable /
    - Le temps n'est pas de l'argent, mais l'argent c'est du temps / Et si j'passe mon temps au travail, explique-moi, je vis quand ? / Riche mais sans vie, tu appelles ça libre ? / Fuir tes envies, c'est c'que tu fais d'ta vie ? /
    - Qu'on arrête ces conneries, l'argent ne rend pas libre / Tout c'qu'il te laisse comme vie : travailleur ou sans-abri / Un triste corps vide, dont un cerveau sans batterie / Dépendant des hommes qui rendent cette folie tentatrice /
    - Les travailleurs sont libres, dans cette société moderne / Comme un prisonnier est libre de marcher dans sa cellule / Si cette liberté-là est posée en modèle / Alors il m'est nécessaire que je l'élude /

    Refrain :
    - Electron libre / Mon coeur demande à s'incruster dans le creux caverneux de nos / Réflexions vides, expressions lisses / Trop de rien dans nos regards bâillonnés d'absence, comme si nous /
    - Détestions vivre, quelle question triste / Ce qu'on appelle "évidence" n'est bien souvent qu'un leurre, surtout celles dont nous / Prétextons rire et restons cibles / Remise en question totale de chaque instant de ma vie, le doute rend libre /

    Outro :
    - Comme un chien en Grèce // Les nuages se foutent des frontières //
    - Découvre le Monde pour te découvrir toi-même // Evade-toi des murs qui s'érigent dans ta tête //


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  • Kournela est un petit village de l'île, un petit village isolé dont la seule voie d'accès est une route caillouteuse de 3 km qu'on ne remarquerait même pas si une carte de l'île ne nous la pointait pas vaguement du doigt. En guise de panneau, une vieille pancarte illisible se fondant dans le décor. Si vous parlez de Kournela aux gens de Mytilène, la plupart vous adresseront un regard surpris, avant de vous faire répéter cet étrange nom puis de vous informer que "there's no Kournela in Lesvos".

    La particularité de ce village, c'est en fait d'être abandonné.

    Apprenant l'existence de cet endroit, vous imaginez bien que nous nous sommes débrouillés pour aller le visiter le lendemain même, de plus en plus intrigués par les surprises que nous réserve régulièrement Lesvos. Et voici le drôle d'accueil que nous avons reçu : une trentaine de moutons, 5 ou 6 chiens, un cheval et un cochon se précipitant à notre rencontre, suivant la voiture jusqu'à son arrêt. On ne voit pas tout sur la vidéo, mais puisque je l'ai prise :

    Alors, abandonné ou pas ce village ? Après une hésitation de quelques minutes dans notre voiture entourée d'animaux divers, nous nous sommes décidés à en sortir et nous avons constaté que tout ce beau monde, bien qu'impressionnant en quantité, n'avait pas de quoi susciter la moindre frayeur. Nous avons donc marché une dizaine de mètres et nous avons aperçu un homme nous regardant arriver à la porte de sa petite maison. A ce moment, je me suis dit que cet homme-là n'était sans doute pas venu s'isoler dans ce village perdu pour rien, qu'il aimait être seul et que notre présence l'emmerdait probablement plus qu'autre chose. Il nous regardait nous approcher sans rien dire, les chiens se chargeant de combler le silence par leurs aboiements de bienvenue. Et puis "kalimera" (bonjour), présentations, explications sur l'existence de ce village, allez visiter un peu et revenez boire un café.

     

    Kournela

    Kournela

    Kournela

    Kournela

    Kournela

    Kournela

    Kournela

    Kournela

    Kournela

    Kournela

     

    Alors, abandonné ou pas ce village ? En fait, presque, puisqu'il compte l'incommensurable nombre de... 3 habitants : un couple et une femme, dont Michalis, qui nous a chaleureusement accueillis et donné quelques explications. Une société a en fait racheté la quasi-intégralité de Kournela dans le but de faire de l'agro-tourisme, mais tout cela s'est arrêté au stade de projet. Du coup, le village reste ce petit endroit méconnu et isolé dans lequel nous avons passé quelques heures complètement déconnectés du reste du Monde. Et que ça dure !

     

    Kournela

    Michalis et sa veste en mouton.

     

     


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    Rémi Flanteau, péripéties d’un mal entendu



    « Ouvrez les yeux, Monsieur le Juge. Vous voyez bien que vous n’avez pas en face de vous un individu dangereux ! Cette femme, elle le dirait elle-même si elle était là : à aucun moment je n’ai eu la moindre intention de lui faire du mal !
    - Elle a tout de même porté pl…
    - Sortez de vos réflexes conditionnés, vos lois sont inadaptables à mon cas. Regardez-moi, ressentez-moi, palpez-moi de votre bon sens. La Justice n’est-elle pas une intuition avant d’être une institution ? Je suis tout ce qu’il y a de plus humain sur cette Terre ! Et plus que d’être un honnête homme, je suis un militant. Je suis un défenseur de l’Homme beau, généreux, sensé, progressiste ; j’ai d’ailleurs la chance, comme vous pouvez le constater, d’être un bon représentant de cet idéal humain qui bientôt abondera dans nos sociétés. Et moi, Rémi Flanteau, je mets cette chance au profit de tous, Monsieur le Juge. Si l’on se met à empêcher les gens comme moi d’œuvrer, alors où allons-nous ? Qui reste-t-il pour guider l’Homme ? L’argent ? Les politiciens ? Laissez-moi rire ! Les voilà ceux qu’il faudrait enfermer, les politiciens. Ils bousillent des peuples au profit de leur intérêt personnel, c’est tout de même d’un autre niveau ! Moi, on vient m’importuner pour un malentendu avec une femme bête. Quelle déchéance, quel comble !
    - Justement Monsieur Flanteau, venons-en aux faits.
    - Monsieur le Juge, de vous à moi, entre hommes respectables, nous vivons quand même dans une sacrée société de cons, non ?
    - …
    - La preuve, nous sommes tous deux ici à perdre notre temps pour des incohérences institutionnelles tandis que l’égarement humain et les femmes enceintes courent tranquillement les rues.
    - … Les femmes enceintes ?
    - Parfaitement. Qu’imaginez-vous, Monsieur le Juge ? Que les crétins qui nous harcèlent sont tombés du ciel ? Non. Ils sont sortis de femmes enceintes. Voilà où il faut traiter le problème : à sa source. C’est ça aussi d’être un militant.
    - De quoi parlez-vous, Monsieur Flanteau ?
    - A la source, comme je vous le dis ! Et croyez-moi, cela fonctionne très bien.
    - Mais encore ?
    - Eh bien c’est très simple. Vous arrêtez toutes les femmes enceintes que vous croisez et vous leur demandez pourquoi elles veulent un enfant. Vous verrez qu’aucune d’entre elles n’est en mesure de donner une réponse convenable. Cela tourne autour du « je ne sais pas, c’est humain » ou « pour construire une famille ». Donc, vous les tuez. Bon, je résume, hein.
    - Vous semblez avoir une étonnante expérience en la matière.
    - Oh, vous savez, je n’en suis plus à mon coup d’essai. Ce n’est que le début bien sûr, mais si d’autres gens comme vous et moi s’y mettaient… Cela pourrait être très rapide. Vous par exemple... Ce n’est pas tant d’investissement que ça, vous savez…
    - Très bien. Vous êtes en train…
    - Au début je pourrais vous acc…
    - Monsieur Flanteau. Vous êtes en train de vous foutre royalement de ma gueule, n’est-ce pas ?
    - Je vous demande pardon ?
    - Etes-vous conscient qu’en me faisant perdre ainsi mon temps plutôt que de tenter de vous défendre, vous vous exposez à une peine très lourde ?
    - Mais complètement, Monsieur le Juge, c’est ce que je vous dis. Ce sont ces crétins déguisés qui m’ont forcé à venir ici, nous perdons notre temps. Comme vous le savez maintenant, j’ai personnellement d’autres chats à fouetter, et pas des moindres. Et ce n’est pas tout ! Ces abrutis m’ont enfermé dans leur espèce de donjon pendant des mois, ce sont des psychotiques obsessionnels ! Tout cela n’arriverait pas si on avait tué leurs mères.
    - … Monsieur Fl…
    - Et celle que j’ai voulu honorer, cette erreur, cette ineptie incarnée, elle, elle court les rues !
    - Monsieur Flanteau, un peu de décence, vous savez comme moi qu’elle…
    - C’est elle qu’on devrait laisser mourir dans le donjon !
    - Ca suffit Monsieur Flanteau, ce tour a suffisamment duré ! Je vous demande d’arrêter vos fantaisies et de vous occuper de votre défense, sans quoi les conséquences de votre prestation pourraient être très regrettables. A présent, qu’avez-vous à dire pour votre défense concernant l’accusation de viol sur la personne de Camille Michel dont vous êtes l’objet ?
    - Je ne suis l’objet de personne. Et je n’aime pas répéter. Vous ne m’écoutez pas ?
    - Je vais être obligé de me satisfaire de vos premières déclarations.
    - Il serait temps !
    - … Bon… Oublions ces histoires de femmes enceintes, vous en discuterez avec d’autres personnes bien mieux placées que moi.
    - J’en serais enchanté. Cette cause gagnera à être connue.
    - D’accord, d’accord. Maintenant, répondez-moi simplement : avez-vous violé Mademoiselle Camille Michel le 4 mai 2009 à Levallois-Perret ?
    - Non.
    - Monsieur Flanteau, votre sperme a été retrouvé sur elle.
    - Oui, quelle erreur d’avoir fécondé cette dégénérée parmi les dégénérés !
    - Eh bien, vous reconnaissez ce viol ou pas ?
    - Mais enfin, je ne vais tout de même pas vous enseigner la différence entre un viol et une fécondation !
    - Vous insinuez donc que Camille Michel était consentante ?
    - Je ne sais pas, je ne fais que remplir ma mission et c’est déjà beau de ma part.
    - Elle a porté plainte et s’est suicidée, mais elle était consentante ?
    - Mais je n’en sais rien je vous dis ! Ce n’est pas la question.
    - Monsieur Flanteau, un peu de bonne volonté je vous prie. Comment expliquez-vous cette relation sexuelle sans consentement ?
    - Eh bien à votre avis ?
    - Mon métier est de vous demander le vôtre, Monsieur Flanteau.
    - Vous n’avez surtout rien compris. Sinon, vous ne poseriez pas cette question idiote.
    - Admettons.
    - C’est déjà bien de l’avouer… Je vous ai expliqué il y a cinq minutes que ma mission consistait à dépeupler cette planète des crétins qui l’habitent. D’accord ?
    - D’accord.
    - Donc, seconde partie logique de la mission, il faut bien la repeupler, cette planète ! Sinon, c’est la fin de l’Homme ! Ce n’est quand même pas compliqué à comprendre. En plus de nous débarrasser des parasites, je suis donc en perpétuelle recherche de femmes à féconder. Et croyez-moi, celle-ci est ma première erreur. Les autres ne m’ont jamais causé de problèmes.
    - Car naturellement, il y en a beaucoup d’autres.
    - Je ne sais plus exactement.
    - Je commence à en avoir marre, Monsieur Flanteau.
    - Je ne vous le fais pas dire ! A croire que même la Justice est tombée dans l’égarement. J’en découvre tous les jours ! Pour avoir l’espoir de réveiller l’Homme de son coma, la tentation de donner de moi-même, de mon énergie, de mon temps au nom de l’espoir de multiplier les êtres valeureux dans ce pauvre Monde, me voilà encerclé d’handicapés mentaux ! Et elle va m’accuser de quoi, la Justice ? Surplus d’amour avec intention de donner la vie ? Eh bien je plaide coupable, Monsieur le Juge. »


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  • Jeudi 10 novembre, 21h19, je dis "à dans 4 jours" à mes coloc' et prends le bateau pour Athènes.

    Vendredi 11 novembre, 7h05, débarquement à la capitale après une excellente nuit très reposante (sic). Un petit coup de métro en guise de madeleine de Proust parisienne, et me voilà dans l'appartement d'un ami d'ami : Theodoris. Un drôle d'énergumène ! C'est un type complètement libertaire et libéré qui a toujours la pêche et est enthousiaste à propos de tout. Etudiant en ingénierie dans l'électricité, coureur de marathon, anarchiste réfléchi. Un peu touche-à-tout, en fait. C'est un type qui laisse toujours la porte de son balcon ouverte au cas où quelqu'un voudrait venir. Et qui s'apprête à me laisser son appartement alors qu'il sera à Dublin ces jours-ci. Inutile de préciser que j'ai beaucoup apprécié cette rencontre et la première balade que nous avons faite dans le centre d'Athènes l'après-midi.

    Vendredi 11 novembre, 10h17, je suis tonton ; mais ne le sais pas encore.

    Samedi 12 novembre, 10h10, je dors sur le canapé de l'appartement de Theodoris. Il part pour Dublin en me laissant un mot en anglais signifiant à peu près : je dois y aller, je te laisse la clé, tu la donneras à mon colocataire en partant.

    Samedi 12 novembre, 10h48, je me réveille, lis le mot. Ne vois aucune clé dans les parages. Ce n'est pas grave, je passerai par le balcon.

    Longue balade dans Athènes toute la journée, rien de spécial. Je n'aime pas Athènes. C'est la ville. Je fais une rencontre sympa (à 16h18) : Khalid, vendeur de montres sénégalais. Je parle avec lui une heure, il me raconte la galère qu'il vit au quotidien. Il n'a pas le droit de quitter le pays, mais les Africains ne peuvent pas y entrer non plus. Résultat, il ne peut plus voir ses proches du Sénégal, il est juste bloqué. Il ne trouve pas de travail, galère ici depuis 4 ans. Il est footballeur dans une équipe amateur de 3ème division grecque ; certains joueurs sont payés, pas lui.

    Samedi 12 novembre, 19h22, je rentre à l'appart'. Pas de trace du colocataire. Pas grand-chose à faire ici, j'écris un peu, jette un oeil à mes cours de grec puis repars me balader. Je tombe sur un cyber-café. J'apprends que je suis tonton depuis hier. Merde, j'avais parié le 12 ! C'est pas grave, il sera intelligent quand même, c'est le fils de ma petite soeur. Il a déjà choisi d'être un marrant en naissant le 11/11/11, c'est bon signe. Je fais un tour sur couchsurfing.org et trouve un gars d'ici avec qui boire un coup demain après-midi à 14h.

    Dimanche 13 novembre, 14h02, j'arrive à la station Panespistimio (Université), Giorgis m'attend déjà. Un gars très gentil, amateur de drum & bass, de bière et d'idées libertaires, ce qui nous fournit pas mal de sujets de discussion. Nous visitons le quartier anarchiste. Nous nous séparons et je prends le métro... Bordel, j'ai passé 8 ans et demi avec Giorgis, que le temps passe vite.

     

    Dimanche 26 mars 2020, 20h14, je rentre à l'appart'. Stupeur, tout est fermé. Le fameux coloc' de Theodoris a dû revenir et repartir. Il ne doit pas savoir que je suis là et n'ai pas de clé. J'insiste à l'interphone, personne. Je reste là à cogiter pendant une bonne demi-heure, puis direction le cyber-café. A 23h18, j'entre dans l'appartement d'Evangelos, mon nouvel hôte couchsurfer.

    Lundi 27 mars 2020, 8h33, réveil. C'est tôt, mais je rentre à Mytilène par le bateau de 12h30 et il faut entre temps que je passe récupérer mon sac à l'appartement de Theodoris, ce qui n'est pas gagné...

    Lundi 27 mars 2020, 10h00, je suis au port, nez à nez avec le kiosque censé me vendre un ticket pour Mytilène. J'ai récupéré mon sac très facilement, mais d'autres péripéties semblent se dessiner : tout est fermé. Je trouve une cabine, appelle la compagnie : pas de bateau aujourd'hui. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ici ? S'il n'y a pas de bateau demain non plus, je m'en vais ailleurs.

    Mardi 28 mars 2020, 11h31, toujours pas de bateau, je m'en vais ailleurs. Bonjour, je voudrais voyager mais je ne sais pas où. Très bien, nous avons des bateaux à 17h30 pour Paros, Syros, Mikonos etc... Je prends Syros, j'en ai entendu parler en bien. J'apprends en lisant mon ticket que nous sommes en novembre 2011. Je ne comprends plus rien.

    Mardi 15 novembre, 12h01, j'entre dans un cyber-café. Couchsurfing, j'envoie 9 requêtes d'hébergement pour le soir-même dans la ville d'Ermoupoli, sur l'île de Syros. Je recevrai 5 réponses positives en quelques heures, mais je ne le sais pas encore. La ville semble pour le moins accueillante !

    Mercredi 16 novembre, 12h16, je me réveille dans l'appartement de Mirto, étudiante en design. Elle doit partir dans le bar où elle sera DJ ce soir pour tester les installations (c'est un nouveau bar). Je pars en vadrouille, visite la ville, apprécie. C'est vraiment un joli coin, plein de petites rues et d'escaliers en pierres. Je n'ai pris que 3 photos parce que je n'y ai pas trop pensé...

    De mercredi 16 novembre, 17h17, à vendredi 18 novembre, 15h44, je rencontre les gens d'ici, bois des bières à 1 euro à l'Université, à 3 euros dans les bars, mange dans une excellente taverne (pléonasme) animée par deux musiciens traditionnels, discute, partage musiques et vidéos avec Mirto. De très bons moments. Les Grecs me parlent tous de Rémi Gaillard, ils sont fans. Grâce à moi, ils connaissent maintenant les 11 commandements de Michaël Youn ! Humour sans texte = humour universel.

    Vendredi 18 novembre, 20h06, je redébarque à Athènes (pas le choix, les seuls bateaux pour Mytilène partent de là). Direction Athènes-centre, chez Giannis, encore un couchsurfer. Je passerai une soirée gentillette, mais sans réellement m'entendre avec ce gars. Pas le feeling, pas d'accroche, je ne sais pas, ça arrive.

    Dimanche 20 novembre, 2h35, je descends du bateau. Ah, Mytilène ! Pour me rendre à l'appartement, je traverse la ville à pieds en prenant soin de passer devant les 2 ou 3 bars-clés où je connais des gens... Personne ! Heureusement que je reviens pour remettre un peu d'ordre dans tout ça.

     

    Conclusion : je suis bien content d'être un voyageur désorganisé et qui ne prévois rien.


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