• Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Avant de reprendre les articles, voici un premier résumé de mon parcours jusqu’ici :

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Point de départ à Chiclayo donc, puis à petites enjambées, passages plus ou moins furtifs dans quelques villes environnantes. Le Pérou étant un très vaste pays (on n'en voit même pas la moitié sur cette carte), il va de soi que les enjambées vont se faire plus longues très prochainement, notamment pour arriver dans le sud, vous verrez ça...

     

    22/04

    Ça fait 2 jours que je suis parti de San Andres, mais dernière observation que je n’ai pas encore pris le temps de vous transmettre : le rapport à la famille. On a en France ce cliché du village dont tous les habitants sont de la même famille. Ici, ce n’est plus un cliché. On marche dans le village, et tous s’interpellent : « salut tata ! », « salut cousin ! », « salut neveu ! »… Dans tous - les - sens ! Ils ne connaissent même pas tous leurs prénoms, ils sont bien trop nombreux ! Une quinzaine d’oncles et tantes comme moyenne raisonnable… Imaginez à partir de là le nombre de cousins (à 5 par oncle et tante ça fait tout de suite 75), puis de neveux et nièces, osé-je aller jusqu’aux petits-enfants qu’on ne liste même pas ? Quand je raconte que moi, j’ai une seule sœur, une tante, pas d’oncle, ça fronce les sourcils… Ils doivent se dire que chez moi il y a une guerre et que tous les autres sont morts ! Non non, z’inquiétez surtout pas, elle est petite ma famille mais elle va bien ! Et puis c’est du solide ! De l’indessoudable ! En plus, plus pratique pour les prénoms… Encore qu’eux se passent les prénoms des grands-parents, ce qui peut simplifier les choses pour ce qui est de mémoriser.

    Eh, vous imaginez l’héritage ? Frérot, il y a Tante Comment-elle-s’appelait-déjà qui est morte, on a un 76ème de la maison chacun ! Youhou ! Sûr que ça limite les envies de meurtres pour hériter ! Et puis sa maison elle peut bien la vendre en viager, on n’est pas à 50 soles près !

    Bon, je suis d’humeur moqueuse ce matin, vous avez remarqué ? J’arrête, parce que je vais passer pour le touriste à la con qui juge tout sans rien comprendre. Il y aurait en fait beaucoup à écrire sur le thème de la famille, mais je vais plutôt passer à la ville suivante, ça va être rapide, vous allez voir.

    Jaen, donc. J’arrive le soir, prends une chambre minable par défaut, c’est juste pour dormir. Le matin, je marche en ville, de nouveau sous les regards pesants et quelques rires, et quand je demande quoi visiter, j’entends susurrer ce doux refrain d’antan : « oh, par ici, pas grand-chose ». Savez quoi ? Pas d’humeur à retourner là-dedans. Je me suis cassé directement. Je crois que les villes oubliées de la sierra, j’ai assez donné.

    Je vous avais prévenu : rapide.

    Je ne vous ai pas expliqué ça : la costa, la sierra, la selva. Ce sont les 3 zones du Pérou, qu’on peut traduire ainsi : la côte, la montagne, la jungle. Je vous avais dit que je descendrais d’abord dans le sud et ferais la selva (jungle) ensuite, mais finalement je fais le contraire : je suis depuis hier soir à Moyobamba. Je vais explorer un peu et je vous dis quoi !

     

    24/04

    C’était sympa, Moyobamba. Pas un immanquable, mais sympa. Je me suis retrouvé dans une auberge très agréable, avec des petits singes dans les arbres qui descendent vérifier si vous avez laissé à manger dans l’assiette qui leur est dédiée. En ville, les gens vous indiquent votre chemin avec le sourire. Voilà, une petite halte relaxante d’1 jour et demi, une introduction à la selva.

    A présent, je suis à Tarapoto, c’est-à-dire vraiment la jungle, bien que ce ne soit pas encore la profondeur maximale (il y a Iquitos, mais je n’y passerai pas).  La première chose que j’ai remarquée en arrivant en ville, c’est que le type qui me parlait avait une élocution très bizarre, au travers de sa gueule toute bienveillante. Il poussait certaines syllabes pour en sacrifier d’autres, en quelques sortes, ce qui donnait un espagnol en montagnes russes pas toujours facile à déchiffrer. Quand j’ai constaté que la 2ème puis la 3ème personne avec qui je parlais s’exprimaient de la même manière, j’ai compris que c’était en fait l’accent d’ici. Prometteur pour la suite en matière d’interaction !

    A part ça, Tarapoto, c’est un lieu central en ce qui concerne l’ayahuasca, que j’ai déjà évoquée en introduction de ce tour du Pérou, si vous vous souvenez bien. Je disais que j’y reviendrais en temps voulu, eh bien le temps voulu, on n'a qu'à dire que c’est à peu près tout de suite. Alors l’ayahuasca, qu’est-ce que c’est ? C’est une plante. Mais une plante spéciale… disons hyperpuissante. Elle se consomme lors de cérémonies menées par des chamans, en groupes de 5-10 personnes en général. Elle a des effets introspectifs d’une puissance capable de changer des vies, sans exagération. Au travers de visions, ressentis, pensées, elle vous montre des éléments clés de votre passé, des choses qui font que votre vie n’est pas au mieux, elle peut remettre les bonnes questions à jour et donner des éléments de réponses, elle peut vous parler du passé, du présent, certains disent du futur mais personnellement je n’y crois pas, etc.

    J’ai déjà participé à une cérémonie il y a quelques mois, mais j’ai eu peu d’effets, comme c’est assez fréquent lors de la première prise. Par contre, j’ai vu certaines personnes autour de moi prendre de sacrées claques… Un pote a divisé sa consommation d’alcool par 2 ou 3 depuis ce soir-là. La plante lui a coupé l’envie. Un autre a revécu sa petite enfance, mais il ne m’en a pas dit plus, j’imagine que ce sont des choses qui vont chercher un peu loin… Les témoignages regorgent sur Youtube, j’ai trouvé celui-ci si ça vous intéresse :

    Par contre, il faut faire attention avec qui on fait ça. L’ayahuasca est en effet devenue un business attrape-touristes redoutable dans lequel se sont installés beaucoup de gens avides voire mal intentionnés. On entend parler de semaines complètes d’ayahuasca à 1500$ ! J’ai croisé un Italien qui l’a fait, il affirme que ça valait la peine. Je veux bien le croire, mais il faut quand même garder en tête qu’il s’agit de consommer une plante, rien de plus. Une soirée, normalement, c’est 150-200 soles, prix normal pour un local. 1500$ (4500 soles), franchement, je ne sais pas comment le type arrive à annoncer son prix sans éclater de rire… Et pourtant, les touristes paient…

    Bref, je compte renouveler l’expérience, mais pas n’importe comment. Je cherche pour cela quelqu’un de confiance, ce qui peut prendre un peu de temps. Vous comprendrez dès lors pourquoi je risque de m’attarder à Tarapoto plus qu’ailleurs… Mais j’ai déjà quelques pistes. Je vous tiendrai au courant de mes avancées…

     

    26/04

    J’ai un chaman ! J’ai parlé avec les gens, contacté des connaissances de Chiclayo, pour finalement dégoter une bonne adresse à Lamas, près d’ici. La « cérémonie » (je n’aime pas le mot, mais c’est le jargon) aura lieu après-demain. Je n’ai pas encore rencontré le type, mais c’est un bon, de source sûre. Le meilleur reste à venir (mais pas forcément le plus facile) !

    En attendant, je suis toujours à Tarapoto, je me balade à droite, à gauche, mais je commence à avoir envie d’ailleurs, même si la ville est plutôt sympa. Les promenades que j’ai faites jusqu'à présent n’ont rien eu d’extraordinaire, et je ne les ai appréciées que par goût de marcher seul et en musique, pas spécialement pour ce que j’y ai vu. Je me dis que ce serait dommage de passer par la selva sans voir les animaux qui y vivent, notamment les singes, que j’adore. J’espère trouver l’opportunité de combler cette lacune avant de partir…

     

    28/04

    Jour J. C’est pour ce soir l’ayahuasca ! Sauf imprévu toujours possible, comme grosse pluie qui nous empêcherait de monter sur les lieux de la cérémonie (vu la nature et l’intensité de l’expérience, elle se déroule toujours dans des coins isolés, silencieux, si possible en pleine nature). Mais a priori, c’est pour ce soir.

    Je vous ai déjà parlé de trac au moment de vider ma chambre à Chiclayo, le grand départ. C’est encore cette sensation de trac que j’ai aujourd’hui quelques heures avant l’ayahuasca, c’est elle également que j’avais quand je montais sur scène, il y a un petit moment maintenant… Je me demande si le trac ne pourrait pas se définir ainsi : comme la peur de quelque chose dont on a en même temps très envie. Une ambivalence qui créerait ce nœud au ventre. Dire au revoir à Chiclayo, monter sur scène, prendre de l’ayahuasca… Autant de terrains sur lesquels s’affrontent la crainte et le désir, avec toujours une domination du désir tout de même. C’est quelque chose dont on rêve, mais de quoi un obstacle effrayant nous sépare ; pas suffisamment effrayant cependant pour nous faire rebrousser chemin. Je crois bien que c’est ça, le trac.

    Dans le cas de l’ayahuasca, le côté rêve, c’est d’aller explorer des parties de moi que je ne connais pas. Le côté obstacle effrayant, c’est les claques que je vais prendre en chemin, parce que les parties cachées de soi ne le sont jamais pour rien… Le résultat, c’est que j’ai peur, mais que je voudrais déjà y être ! J’espère juste que, cette fois, les effets se feront bien sentir…

     

    29/04

    Ashley est anglais, il a 29 ans et vit près de Tarapoto depuis 6 ans. Il passe le plus clair de son temps à l’écart de la ville, dans la jungle, et plus exactement dans le centre qu’il a créé : el Jardín de la paz (le Jardin de la paix) (http://www.eljardindelapaz.com/). Là-bas, des gens d’un peu partout (8 en même temps au maximum) vont faire des diètes de plantes dans des conditions bien particulières. Tout commence avec une séance d’ayahuasca, au cours de laquelle le chaman du centre identifie la personne, l’accompagne, décrypte ses ressentis, ce qui ressort d’elle durant cette séance. A partir de là, il désigne la plante qu’il faut à cette personne, selon son profil et ce qu’elle a à régler en elle. S’ensuit une période d’une dizaine de jours (variable) : la diète.  La personne choisit une maisonnette parmi celles disponibles, il y en a 8, voici à quoi elles ressemblent :

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Elle va habiter là, seule, sans contact humain, le temps de la diète, à prendre sa plante et les repas qu’on lui apportera. Et puis à penser à tout un tas de choses, évidemment. En sortant de ça, on constate parait-il des résultats  incroyables, on se sent plus que jamais en paix, complètement dénoué, de nœuds dont parfois on ignorait l’existence-même. Harmonie et bien-être.

     

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Le lieu des séances d'ayahuasca (en haut bien sûr).

     

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

     Le même lieu, en arrivant d'en haut.

     

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Et de dedans.

     

    Ashley, le créateur du Jardín de la paz donc, est le contact que j’ai obtenu par le type avec qui j’ai essayé l’ayahuasca une première fois près de Chiclayo, sans succès. Et c’est dans son centre que je me trouve au moment où je vous parle. Je vais d’ailleurs finir par répondre à la question que vous vous posez sans oser m’interrompre depuis que j’ai commencé à causer  : alors, la cérémonie d’hier, ça a donné quoi ? Rien du tout ! L’a pas eu lieu ! L’est repoussée à ce soir ! Alors je ne vais pas vous expliquer comment je me sens : si vous voulez vraiment le savoir, relisez ce que j’ai écrit hier ! Allez, demain je vous raconte…

    En attendant, quelques photos du reste du centre :

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

    Tour du Pérou, tour de soi-même ! (3/5)

     

    Qu'on prenne au sérieux les histoires de plantes médicinales ou pas, on sera au moins d'accord en ce qui concerne la tranquilité des lieux !

     

    02/05

    J’ai passé une nuit… violente. Dure et violente, sans plus aucune notion de rien, vivant et nulle part en même temps. Une expérience complètement déroutante.

    Tout commence à la tombée de la nuit, donc vers 19h. Les participants arrivent, les matelas sont déjà installés, chacun le sien. On s’assoit, on parle peu, on sait qu’on s’emmène vers quelque chose de fort. Certains l’identifient mieux que ça, ont l’expérience et ne feront ce soir que poursuivre leur cheminement ; moi non. Moi, je sais juste que ça va être puissant et que c’est imminent. Silence.

    Le chaman nous appelle un par un pour boire la mixture visqueuse et franchement dégueulasse. Et puis l’attente. La chose est en vous, elle va agir… Vous ne savez pas comment, mais elle est en chemin, en train de prendre de l’élan… L’attente, pesante et excitante à la fois.

    Une demi-heure plus tard, premiers débuts d’hallucinations sur la forme des arbres et des nuages au loin ; ça commence léger. Un peu plus tard, de l’animation, des tapis de couleurs défilent comme des génériques de films en 3D, des couleurs vives et multiples. A ce moment déjà, j’ai quasiment « perdu la vue », au sens où ce que je vois n’a presque plus aucun rapport avec ce qu’il y a sous mes yeux, sauf si je fais l’effort conscient de recoller à la réalité. Je le fais par moment, comme une pause, mais c'est très vite l'hallucination qui repasse devant. Au bout de quelques minutes de ces couleurs dans tous les sens, je commence à m’ennuyer : c’est ça, l’ayahuasca ? De l’art abstrait pour les 3-6 ans ?

    A partir de là, je ne donnerai plus de durée parce que je n’ai plus la moindre notion du temps, mais je suis parti. Loin, tellement loin, je vous dis, que c’est plus simple d’appeler ça « nulle part ». Et sans du tout m’en rendre compte. Quand je reprends un peu conscience, mon corps s’anime seul, mes 5 sens sont éteints, comme remplacés par d’autres formes de réception (je ne comprends pas ce que je touche, notamment). Je suis allongé sur mon matelas, mes bras, mes jambes et ma tête bougent beaucoup, donnent parfois l’impression de se débattre, parfois juste de se promener. Mais je n’ai pas peur, je crois même que je souris.

    Puis je vois une forme humaine rouge entrer en moi par le ventre. Je sais que c’est le chaman qui vient me voir parce qu’on m’a prévenu que ça allait se produire. L’ayahuasca permet à ceux qui la maitrisent de sortir de leurs corps, les chamans utilisent cette faculté pour suivre leurs participants, les accompagner. A l’entrée de cette silhouette, je sens immédiatement et très nettement une chaleur au ventre, puis plus haut, je la sens remonter.  A plusieurs reprises, mon torse se soulève, sans que je n’y puisse rien, à une hauteur que j’aurais bien du mal à atteindre si je le faisais par moi-même consciemment. Je ne sais pas si c’est l’action du chaman ou juste la continuité des mouvements de bras, de jambes et de tête entamés avant. Mais ça se fait sans me demander ce que j’en pense, voilà ma seule certitude.

    Au niveau du mental, parallèlement à toute cette animation physique, ça fuse aussi. Beaucoup de visions, surtout des gens importants dans ma vie, des situations, des réflexions générales, des mots ou phrases qui sortent parfois à haute voix. Mon problème, c’était la vitesse à laquelle tout ça s’enchaine : je ne peux rien approfondir, pas le temps. Avec l’expérience, on contrôle ça, d’après ce que j’ai compris. Pour moi, les visions tournent comme une roulette de casino impossible à arrêter. Il me manque une main pour stopper la ronde sur une image, une idée, et dire : « Ca. C’est ça qu’on va explorer maintenant ». Je ne peux rien explorer. Je lis le sommaire du livre en boucle.

    Voila quelques éléments de ma nuit d’ayahuasca… Mais je suis bien loin d’être exhaustif, tant ces heures ont été intenses. Du coup, mais ça aussi je le savais avant, je n’ai vécu qu’une introduction à l’ayahuasca, car pas assez fort pour creuser les débuts de pistes. Il faut en effet renouveler l’expérience plusieurs fois pour pouvoir approfondir les perceptions et apprendre à en contrôler le déroulement, être acteur de son introspection. Moi, je n’ai clairement été acteur de rien du tout ! Spectateur complet, incapable d’autre chose que de me laisser secouer physiquement et mentalement. Parce que je suis débutant et que ces choses s’apprennent. Mais quel épuisement, au bout d’un moment… Je crois que c’est là la partie la plus difficile : l’épuisement. Dans la tête, les visions tournent à n’en plus pouvoir, le corps continue son mime dégénéré, mais derrière tout ça je suis conscient de mon état. Je sais tout ça, je le vois. Je vois aussi mon incapacité à contrôler, je me sens ne pas avoir la force de prendre le dessus, je sais que c’est par manque d’expérience, je sais tout ce que je viens de vous dire dès ces moments-là. Mais ça continue, ça continue, et au lieu de me donner plus de temps pour essayer d’enfin dominer la situation, ça ne fait que terminer de me vider de mon énergie, et je subis de plus en plus. Plusieurs fois je jette un œil au ciel pour voir si la lumière du jour revient… Je n’ai aucune notion du temps. Mais nuit noire. Plusieurs fois aussi, je me remets en position assise pour me concentrer et revenir à la réalité, sortir du tourbillon que j’ai en guise de cerveau. Ça marche, c’est sûr… Mais c’est un tel effort, et je suis tellement épuisé que je ne peux maintenir cette pause que quelques secondes. Et c’est reparti… Jusqu’à ce que, sans m’en rendre compte, le sommeil finisse enfin par me prendre.

     

    Ce que j’espère maintenant, c’est premièrement savoir utiliser ce que j’ai vu pendant cette nuit, parce que ça a beau être peu par rapport à ce que peut voir un initié, ça constitue déjà de belles indications. Deuxièmement, avoir d’autres occasions dans ma vie de passer par des séances d’ayahuasca, en espérant pouvoir apprendre à les contrôler davantage… Mais dans un tout premier temps, terminer de digérer tout ça. L’expérience est encore fraiche dans ma tête, et elle prendra plus que ces 3 petits jours à être vraiment comprise… si elle l’est complètement un jour.

    Demain, encore un paragraphe et je clos le thème de l'ayahuasca !

     

    03/05

    Qu’est-ce qui lui prend, au type du blog ? Ca fait 5 ans qu’il nous parle roadtrip, imprévu, rencontres… Toujours cohérent, facile à suivre, toujours lucide. Et là, il nous pond de la plante magique et de la cérémonie avec du chaman qui se promène dans le corps des gens ?! Il débloque !

    Bien sûr, je vous vois venir… Et je ne sais même pas trop quoi vous répondre : je n’aurais pas moi-même pensé que ces choses-là existaient. Mais quand on les vit comme je les ai vécues, on est bien forcé de revoir ses théories.

    Quelques précisions tout de même, pour les plus récalcitrants voire ceux qui s’inquièteraient pour moi (si si, j’en vois au moins une !). L’ayahuasca n’est pas une drogue dans le sens où elle n’est absolument pas addictive, ni physiquement ni psychologiquement. Moi, je n’éprouve aucune envie particulière d’en reprendre prochainement ; seulement le souhait, par curiosité, de recroiser cette plante plus tard dans ma vie, ça oui. D’autre part, vous l’aurez compris, c’est du 100% naturel (je ne dis pas que ce simple fait permet une confiance totale à lui seul, mais c’est déjà un bon point). A savoir aussi : les cérémonies sont parfaitement légales au Pérou et considérées comme de la médecine naturelle.

    Autre point important : personne n’incite personne à essayer l’ayahuasca. Pas d’embrigadement, pas de publicité. Tous ceux qui font l’expérience, dont moi, le font de leur propre initiative, en général parce qu’ils en ont entendu parler et que ça les intéresse. Beaucoup de voyageurs dans mon genre, d’ailleurs, des routards, des curieux, se retrouvent dans les cérémonies.

    En parlant de « cérémonies », je vous ai déjà dit que je n’aimais pas trop le terme. De fait, il est trompeur. On imagine tout de suite des rituels bizarres, une ambiance de secte ou je ne sais quel groupe d’allumés. Rien de tout ça ! Tout se passe le plus simplement du monde : on boit son verre, on s’assoit sur son matelas et on attend que ça démarre. Quant au terme de « chaman », il a pour nous Européens une connotation mystique venue de contes et films surréalistes. Le chaman est un grand magicien un peu caricatural. Il est en réalité un homme comme vous et moi, qui vous parle normalement et vit en société… Simplement, il a une grande connaissance des plantes et des effets qu’elles ont sur le corps et le mental, et c’est ça qui le rend compétent pour encadrer les prises d’ayahuasca.

    Voilà, ces quelques mises au point me semblaient importantes, l’ayahuasca étant très méconnue en dehors de l’Amérique latine et parfois bombardée de préjugés et de fausses informations. Maintenant, libre à vous d’en penser ce que vous voudrez évidemment, et de réagir en commentaires si l’envie vous en prend.

     

    La prochaine fois que je vous écrirai, si tout se passe bien je serai à Cusco. Et oui, z’avez vu, avec tout ça, les jours défilent et je ne vous dis plus par où je chemine ! C’est parce que je suis en train de descendre vers le sud et que je passe presque plus de temps dans les bus que dans les villes étapes… Mais le plus beau reste à venir, soyez-en sûrs !

     

    (à suivre...)

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