• Electron libre

     

    Instrumentale :

     

    Refrain :
    - Electron libre / Mon coeur demande à s'incruster dans le creux caverneux de nos / Réflexions vides, expressions lisses / Trop de rien dans nos regards bâillonnés d'absence, comme si nous /
    - Détestions vivre, quelle question triste / Ce qu'on appelle "évidence" n'est bien souvent qu'un leurre, surtout celles dont nous / Prétextons rire et restons cibles / Remise en question totale de chaque instant de ma vie, le doute rend libre /

    Couplet 1 :
    - Electron libre, voilà mon idéal / Quitte à galérer, quitte à être misérable / Tant que je suis libre, même si parfois la vie fait mal / Je serai bel et bien vivant parce que chez moi c'est viscéral /
    - Même si j'm'égare, car être libre c'est piégeux / Ca nous enivre, mais c'est l'jeu, à force de l'fuir on se fait vieux / Même si j'en crève, je préfère mourir que n'pas vivre / Pleurs faciles, coeur fragile, comme disait l'autre : "cueille ta vie" /
    - Peur de la mort, voilà qui nous paralyse / Aigris par ce fatalisme lieu d'une panique maladive / Obsédés par ce jour où l'on fait ses valises / Sauf que pour mourir, faudrait déjà vivre /
    - Je sais c'est facile, de faire des tas d'rimes / Sur la mort, sur l'Homme qui s'cherche et s'abîme / Dire que j'déteste sa vie, que seule sa fierté l'anime / Mais ça m'obsède et j'arrive pas à essayer d'pas l'dire /
    - Plutôt mourir que d'vivre enchaîné / Chaînes en or, chaînes aux poignets, chaînes de télé / Aux addicts aux dictats, un verdict radical / Ce qu'ils appellent République est une dictature camouflée /
    - Un Monde d'Hommes libres ? J'en rêve sans y croire / Une Révolution ? Un échec dans l'Histoire / Mais je n'suis pas nihiliste, reste un espoir / Quitter cette société et me reconstruire en... /

    Refrain :
    - Electron libre / Mon coeur demande à s'incruster dans le creux caverneux de nos / Réflexions vides, expressions lisses / Trop de rien dans nos regards bâillonnés d'absence, comme si nous /
    - Détestions vivre, quelle question triste / Ce qu'on appelle "évidence" n'est bien souvent qu'un leurre, surtout celles dont nous / Prétextons rire et restons cibles / Remise en question totale de chaque instant de ma vie, le doute rend libre /

    Couplet 2 :
    - Ma dernière histoire d'amour m'a montré mon ignorance / De moi-même, de mes maux, que j'amène à demi-mots / Je vois bien que je suis sourd à ce malaise qui me rend / Mauvais mime de mon moi, ennemi de mes émois /
    - Et pour me trouver un jour, j'veux être un itinérant / Aimer l'Monde, le caresser par monts et marées / M'en aller à mon secours, m'animer tant qu'il est temps / Eliminer ce mythe, qui n'est pas moi, qui m'imite /
    - Je n'suis pas ce qu'ils veulent faire de moi / Jeune cadre dynamique, pseudo perle rare / Qui se laisse piller sa vie au nom du prestige social / Croit que l'argent rend libre donc s'estime enviable /
    - Le temps n'est pas de l'argent, mais l'argent c'est du temps / Et si j'passe mon temps au travail, explique-moi, je vis quand ? / Riche mais sans vie, tu appelles ça libre ? / Fuir tes envies, c'est c'que tu fais d'ta vie ? /
    - Qu'on arrête ces conneries, l'argent ne rend pas libre / Tout c'qu'il te laisse comme vie : travailleur ou sans-abri / Un triste corps vide, dont un cerveau sans batterie / Dépendant des hommes qui rendent cette folie tentatrice /
    - Les travailleurs sont libres, dans cette société moderne / Comme un prisonnier est libre de marcher dans sa cellule / Si cette liberté-là est posée en modèle / Alors il m'est nécessaire que je l'élude /

    Refrain :
    - Electron libre / Mon coeur demande à s'incruster dans le creux caverneux de nos / Réflexions vides, expressions lisses / Trop de rien dans nos regards bâillonnés d'absence, comme si nous /
    - Détestions vivre, quelle question triste / Ce qu'on appelle "évidence" n'est bien souvent qu'un leurre, surtout celles dont nous / Prétextons rire et restons cibles / Remise en question totale de chaque instant de ma vie, le doute rend libre /

    Outro :
    - Comme un chien en Grèce // Les nuages se foutent des frontières //
    - Découvre le Monde pour te découvrir toi-même // Evade-toi des murs qui s'érigent dans ta tête //


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  •  

    Rémi Flanteau, péripéties d’un mal entendu



    « Ouvrez les yeux, Monsieur le Juge. Vous voyez bien que vous n’avez pas en face de vous un individu dangereux ! Cette femme, elle le dirait elle-même si elle était là : à aucun moment je n’ai eu la moindre intention de lui faire du mal !
    - Elle a tout de même porté pl…
    - Sortez de vos réflexes conditionnés, vos lois sont inadaptables à mon cas. Regardez-moi, ressentez-moi, palpez-moi de votre bon sens. La Justice n’est-elle pas une intuition avant d’être une institution ? Je suis tout ce qu’il y a de plus humain sur cette Terre ! Et plus que d’être un honnête homme, je suis un militant. Je suis un défenseur de l’Homme beau, généreux, sensé, progressiste ; j’ai d’ailleurs la chance, comme vous pouvez le constater, d’être un bon représentant de cet idéal humain qui bientôt abondera dans nos sociétés. Et moi, Rémi Flanteau, je mets cette chance au profit de tous, Monsieur le Juge. Si l’on se met à empêcher les gens comme moi d’œuvrer, alors où allons-nous ? Qui reste-t-il pour guider l’Homme ? L’argent ? Les politiciens ? Laissez-moi rire ! Les voilà ceux qu’il faudrait enfermer, les politiciens. Ils bousillent des peuples au profit de leur intérêt personnel, c’est tout de même d’un autre niveau ! Moi, on vient m’importuner pour un malentendu avec une femme bête. Quelle déchéance, quel comble !
    - Justement Monsieur Flanteau, venons-en aux faits.
    - Monsieur le Juge, de vous à moi, entre hommes respectables, nous vivons quand même dans une sacrée société de cons, non ?
    - …
    - La preuve, nous sommes tous deux ici à perdre notre temps pour des incohérences institutionnelles tandis que l’égarement humain et les femmes enceintes courent tranquillement les rues.
    - … Les femmes enceintes ?
    - Parfaitement. Qu’imaginez-vous, Monsieur le Juge ? Que les crétins qui nous harcèlent sont tombés du ciel ? Non. Ils sont sortis de femmes enceintes. Voilà où il faut traiter le problème : à sa source. C’est ça aussi d’être un militant.
    - De quoi parlez-vous, Monsieur Flanteau ?
    - A la source, comme je vous le dis ! Et croyez-moi, cela fonctionne très bien.
    - Mais encore ?
    - Eh bien c’est très simple. Vous arrêtez toutes les femmes enceintes que vous croisez et vous leur demandez pourquoi elles veulent un enfant. Vous verrez qu’aucune d’entre elles n’est en mesure de donner une réponse convenable. Cela tourne autour du « je ne sais pas, c’est humain » ou « pour construire une famille ». Donc, vous les tuez. Bon, je résume, hein.
    - Vous semblez avoir une étonnante expérience en la matière.
    - Oh, vous savez, je n’en suis plus à mon coup d’essai. Ce n’est que le début bien sûr, mais si d’autres gens comme vous et moi s’y mettaient… Cela pourrait être très rapide. Vous par exemple... Ce n’est pas tant d’investissement que ça, vous savez…
    - Très bien. Vous êtes en train…
    - Au début je pourrais vous acc…
    - Monsieur Flanteau. Vous êtes en train de vous foutre royalement de ma gueule, n’est-ce pas ?
    - Je vous demande pardon ?
    - Etes-vous conscient qu’en me faisant perdre ainsi mon temps plutôt que de tenter de vous défendre, vous vous exposez à une peine très lourde ?
    - Mais complètement, Monsieur le Juge, c’est ce que je vous dis. Ce sont ces crétins déguisés qui m’ont forcé à venir ici, nous perdons notre temps. Comme vous le savez maintenant, j’ai personnellement d’autres chats à fouetter, et pas des moindres. Et ce n’est pas tout ! Ces abrutis m’ont enfermé dans leur espèce de donjon pendant des mois, ce sont des psychotiques obsessionnels ! Tout cela n’arriverait pas si on avait tué leurs mères.
    - … Monsieur Fl…
    - Et celle que j’ai voulu honorer, cette erreur, cette ineptie incarnée, elle, elle court les rues !
    - Monsieur Flanteau, un peu de décence, vous savez comme moi qu’elle…
    - C’est elle qu’on devrait laisser mourir dans le donjon !
    - Ca suffit Monsieur Flanteau, ce tour a suffisamment duré ! Je vous demande d’arrêter vos fantaisies et de vous occuper de votre défense, sans quoi les conséquences de votre prestation pourraient être très regrettables. A présent, qu’avez-vous à dire pour votre défense concernant l’accusation de viol sur la personne de Camille Michel dont vous êtes l’objet ?
    - Je ne suis l’objet de personne. Et je n’aime pas répéter. Vous ne m’écoutez pas ?
    - Je vais être obligé de me satisfaire de vos premières déclarations.
    - Il serait temps !
    - … Bon… Oublions ces histoires de femmes enceintes, vous en discuterez avec d’autres personnes bien mieux placées que moi.
    - J’en serais enchanté. Cette cause gagnera à être connue.
    - D’accord, d’accord. Maintenant, répondez-moi simplement : avez-vous violé Mademoiselle Camille Michel le 4 mai 2009 à Levallois-Perret ?
    - Non.
    - Monsieur Flanteau, votre sperme a été retrouvé sur elle.
    - Oui, quelle erreur d’avoir fécondé cette dégénérée parmi les dégénérés !
    - Eh bien, vous reconnaissez ce viol ou pas ?
    - Mais enfin, je ne vais tout de même pas vous enseigner la différence entre un viol et une fécondation !
    - Vous insinuez donc que Camille Michel était consentante ?
    - Je ne sais pas, je ne fais que remplir ma mission et c’est déjà beau de ma part.
    - Elle a porté plainte et s’est suicidée, mais elle était consentante ?
    - Mais je n’en sais rien je vous dis ! Ce n’est pas la question.
    - Monsieur Flanteau, un peu de bonne volonté je vous prie. Comment expliquez-vous cette relation sexuelle sans consentement ?
    - Eh bien à votre avis ?
    - Mon métier est de vous demander le vôtre, Monsieur Flanteau.
    - Vous n’avez surtout rien compris. Sinon, vous ne poseriez pas cette question idiote.
    - Admettons.
    - C’est déjà bien de l’avouer… Je vous ai expliqué il y a cinq minutes que ma mission consistait à dépeupler cette planète des crétins qui l’habitent. D’accord ?
    - D’accord.
    - Donc, seconde partie logique de la mission, il faut bien la repeupler, cette planète ! Sinon, c’est la fin de l’Homme ! Ce n’est quand même pas compliqué à comprendre. En plus de nous débarrasser des parasites, je suis donc en perpétuelle recherche de femmes à féconder. Et croyez-moi, celle-ci est ma première erreur. Les autres ne m’ont jamais causé de problèmes.
    - Car naturellement, il y en a beaucoup d’autres.
    - Je ne sais plus exactement.
    - Je commence à en avoir marre, Monsieur Flanteau.
    - Je ne vous le fais pas dire ! A croire que même la Justice est tombée dans l’égarement. J’en découvre tous les jours ! Pour avoir l’espoir de réveiller l’Homme de son coma, la tentation de donner de moi-même, de mon énergie, de mon temps au nom de l’espoir de multiplier les êtres valeureux dans ce pauvre Monde, me voilà encerclé d’handicapés mentaux ! Et elle va m’accuser de quoi, la Justice ? Surplus d’amour avec intention de donner la vie ? Eh bien je plaide coupable, Monsieur le Juge. »


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  • Carte aliénationale d'identité

    Instrumentale :


    Couplet 1 :
    Je suis français, haut-savoyard et fier de dire que je m'en fous /
    Je n'suis pas d'ceux qui représentent, pas d'ceux qu'un hymne peut rendre fous /
    Et plutôt qu'de représenter, tout bêtement je préfère être /
    Principe que ceux de là d'où j'viens ont balancé par les fenêtres /
    Enserrés par les montagnes, leurs esprits manquent d'air /
    Ils se montent la tête en partageant des idées qui les rendent fiers /
    Certains n'ont jamais mis les pieds en dehors de leurs tendres terres /
    Et croient tout connaître du Monde en en parcourant trente mètres /
    Ils pensent que les Arabes sont agressifs de naissance /
    Ils veulent une France humaine et brave, donc sans Noirs par essence /
    Ils votent pour la sécurité, la répression, en quête de paix /
    Mais la seule insécurité de leur vie réside dans les tempêtes de neige /
    Ils prennent leur patelin de merde pour le centre de la galaxie /
    Certains veulent même l'indépendance et prônent la "Savoie libre" /
    J'ai même pas besoin d'être créatif pour que mon auditeur s'marre /
    Juste je raconte la vérité, hop ça fait des punchlines /

    Refrain :
    Je ne viens d'nulle part, et pour mon identité /
    Je n'ai pas besoin d'une carte aliénationale /
    Je suis né partout où je suis allé /
    Et je compte bien naître encore d'infinies années /
    Je ne viens d'nulle part, et pour mon identité /
    Je n'ai pas besoin d'une carte aliénationale /
    J'ai fait sauté tous les murs qu'on a voulu me construire dans le cerveau /
    Autant dire que leurs drapeaux devront se lever tôt /

    Couplet 2 :
    Un jour un vieux de là-bas m'a demandé ce que j'étudiais /
    J'ai dit l'éducation, "avec ça tu peux faire député ? /
    Ministre, Président" ? Euh c'est pas trop c'qui m'attire /
    "Ben alors ça sert à rien" ! J'ai préféré n'pas l'contredire /
    Imagine une seconde que j'lui cause d'anarchie /
    De ma haine pour le pouvoir et sa haute barbarie /
    De mon mépris pour les frontières, et les drapeaux, et les nations /
    Je l'aurais sûrement achevé, lui et son aliénation /
    Moi je dis que l'insécurité, c'est que ces pépés bornés /
    Racontent leurs absurdités, même à des écoliers /
    Nourrissent ce pays névrosé de têtes de cons hors-pair /
    J'ferais bien l'arroseur arrosé, mais version karcher /
    Et puis centre de rétention pour intégrisme campagnard /
    Puis expulsion en Afrique dans un pays au hasard /
    Fidèle donc aux habitudes de la France /
    Histoire que ceux qui les prônent en vivent les conséquences /

    Refrain :
    Je ne viens d'nulle part, et pour mon identité /
    Je n'ai pas besoin d'une carte aliénationale /
    Je suis né partout où je suis allé /
    Et je compte bien naître encore d'infinies années /
    Je ne viens d'nulle part, et pour mon identité /
    Je n'ai pas besoin d'une carte aliénationale /
    J'ai fait sauté tous les murs qu'on a voulu me construire dans le cerveau /
    Autant dire que leurs drapeaux devront se lever tôt /

    Couplet 3 :
    Je parle de Haute-Savoie, je pourrais parler de la France /
    Je ne suis pas assez las pour suivre sa décadence /
    En être loin ne me fera jamais assez d'vacances /
    Le Monde s'ouvre à moi, je n’vais pas rater ma chance /
    Loin des fiertés nationales qu'ils ne cessent de ruminer /
    De la France des Lumières ne restent que des illuminés /
    Ils font de l'Afrique un peuple écorché vif /
    Ils écrivent les Droits de l'Homme et puis déportent les Juifs /
    La France aux Français ! Quelle surprise que certains /
    Se sentent offensés par un concept si restreint /
    Des villes françaises à leurs banlieues c'est Asie, Amérique, Europe, Afrique /
    Ceux qui n'acceptent pas cette France, ben simplement qu'ils l'aiment ou qu'ils la quittent /
    La Terre aux Terriens, n'est-ce pas l'évidence même ? /
    Bien qu'ce soit si clair, on en est si loin, avec leurs présidentielles /
    On préfère se donner l'illusion qu'on a son mot à dire sur les choix politiques /
    On vote fausse gauche ou vraie droite, pendaison ou chaise électrique /
    Bien sûr que tous ceux pour qui vous votez sont pareils /
    Mêmes origines sociales, mêmes obsessions d'carrière /
    Et quand l'élection s'achève, mêmes pressions acerbes /
    De l'Europe et des grands patrons qui n'y voient qu'une question d'affaires /
    Après ça se la joue honorable dans leurs fiers discours /
    J'dis que ces gens-là qui prétendent au respect sont des violeurs qui prétendent faire l'amour /
    Bien sûr je parle de la France mais c'est pas la seule paumée /
    C'est sûrement pareil partout, mais "moi j'te parle de c'que j'connais" /

    Refrain :
    Je ne viens d'nulle part, et pour mon identité /
    Je n'ai pas besoin d'une carte aliénationale /
    Je suis né partout où je suis allé /
    Et je compte bien naître encore d'infinies années /
    Je ne viens d'nulle part, et pour mon identité /
    Je n'ai pas besoin d'une carte aliénationale /
    J'ai fait sauté tous les murs qu'on a voulu me construire dans le cerveau /
    Autant dire que leurs drapeaux devront se lever tôt /



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  • Le voile des mots


    Instrumentale :


    Couplet 1 :
    La presse porte bien son nom /
    Central dans "répression", "oppression", "dépression" /
    En grammaire, on appelle ça un radical /
    Et radicale, c'est peu dire, elle l'est dès son cri matinal /
    Connais-tu la série télé qui a le plus de spectateurs ? /
    A ce qu'on dit, "l'histoire est écrite par le 20 heures" /
    Tu peux toujours changer de chaîne, elle te menotte aux mêmes légendes /
    Depuis que la télécommande /
    La langue française a quelques failles qu'il nous faudrait évincer /
    Moi devant "émission", je rajouterais bien un D /
    J'passerais de "crise" à "crime", d'"élection" à "éjection" /
    De "président en mission" j'ferais "résidant en prison" /
    "Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots" Jean Jaurès /
    Ecrivent des textes dénonciateurs avec une hargne vengeresse /
    Je sais que je venge personne, mon couperet n'est qu'un couplet /
    Chantant plus que tranchant vu que les têtes sont déjà coupées /

    Refrain :
    A force de résumer les choses /
    Aux mots qui les définissent /
    Notre sens de la réalité se fausse /
    Filtré par le voile des mots qui s'immiscent /
    A force de ne voir la réalité /
    Qu'au biais des mots qui la représentent /
    On ne sait plus voir la part de vérité /
    Dont aucun discours ne pointe le vrai sens /

    Couplet 2 :
    Si le préfixe -in marque la négation /
    On comprend d'où vient ce qu'ils appellent l'information /
    La promenade d'une main sur nos cerveaux pâtes à modeler /
    Qu'elle n'a aucun mal à porter à des formes cataloguées /
    Donc de culture à sculpture j'ajoute le S de "soumission" /
    De "suiveurs serviles souillés" dès lors qu'ils sont des nourrissons /
    Ce même S, je l'ampute au mot "scolaire" /
    Parce qu'un élève digne de ce nom finirait par brûler son collège /
    Mais non, aucun rapport entre élève et élévation /
    Non, ce qu'on veut c'est de l'élevage, gober et puis bêler sa leçon /
    Et puisque le préfixe -en signifie "dedans" /
    Enseigner, ce serait saigner de l'intérieur les enfants /
    Mes amis, ne leur envoyez pas vos enfants /
    Y'a des écoles alternatives, y'en a même plusieurs en France /
    Quitte à payer, quitte à déménager même /
    Fuyez de toutes vos forces cet engrenage gorgé de haine /

    Refrain :
    A force de résumer les choses /
    Aux mots qui les définissent /
    Notre sens de la réalité se fausse /
    Filtré par le voile des mots qui s'immiscent /
    A force de ne voir la réalité /
    Qu'au biais des mots qui la représentent /
    On ne sait plus voir la part de vérité /
    Dont aucun discours ne pointe le vrai sens /

    Couplet 3 :
    L'échec du père doit perdurer /
    Donc la route du fils est fissurée /
    Ce qui a du sens est censuré /
    Pour que l'avenir des as soit assuré /
    Reproduction sociale opérée par l'système scolaire /
    A cause d'un rapport au langage bannissant les classes populaires /
    Des décennies que les chercheurs l'ont maintes fois souligné /
    Mais nos facs ne comptent toujours qu'1% de fils d'ouvriers /
    Mon pauvre Bourdieu, tous tes écrits restent vains /
    De tes innombrables textes pleins de sens on n'garde presque rien /
    Faut croire qu'on vit dans un système bien décidé à n'pas tout voir /
    Au point de payer la recherche et puis d'ignorer la trouvaille /
    J'écris "méritocrassie" avec deux S /
    Ajoute un P devant ces leurres, passe de maîtresse à traîtresse /
    L'égalité déchante, L'Ecole blesse l'Homme /
    Obligatoire mais pas gratuite : on paie de sa personne /

    Refrain :
    A force de résumer les choses /
    Aux mots qui les définissent /
    Notre sens de la réalité se fausse /
    Filtré par le voile des mots qui s'immiscent /
    A force de ne voir la réalité /
    Qu'au biais des mots qui la représentent /
    On ne sait plus voir la part de vérité /
    Dont aucun discours ne pointe le vrai sens /

    Outro :
    Je m'approprie les mots les remixe pour les rendre sensés /
    Prends ce texte comme un piercing à la langue française /


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  •  Triste dessein

    Instrumentale :


    Couplet 1 :
    Le militantisme, c'est combattre le mal par le mal /
    C'est s'attaquer au dogmatisme en s'en créant un arsenal /
    C'est prétendre savoir mieux que les autres, puisqu'on cherche à les convaincre /
    Que la bonne vision du monde, c'est celle qui nous convient /
    C'est un peu comme un gouvernement, mais sans pouvoir /
    D'ailleurs c'est ce qu'ils aspirent à être, et quand d'toutes parts /
    Il nous harcèlent et changent la politique en un grand foutoir /
    Moi avec passion et obstination je fixe mon écran tout noir /
    Et c'est beau, bien sûr que le noir est une couleur /
    La seule qui ne ment pas, quand on voit comme les urnes nous leurrent /
    Ils courrent par dizaines de millions voter pour un meilleur destin /
    Ils changent de marionnette, mais elle restera sur la même main /
    Ils hésitent entre le bourgeois de gauche et puis le bourgeois de droite /
    Qui ont le même programme en gros et se distinguent par bourrage de crâne /
    Finalement ils voteront la peur, c'est ce qui attire le plus l'attention /
    Et moi j'attends qu'arrive l'heure des 80% d'abstention /

    Refrain :
    Triste dessein que de prendre la vie pour une lutte /
    Ivre déclin, obsessionnelle chute /
    Tragique illusion d'avoir pour unique solution /
    L'adversité /
    Pauvre humanité enfermée dans ce qu'elle crée /
    Dogmes enracinés, pulsion de vie séquestrée /
    Mais le seul coup qu'on puisse mettre dans les genoux de ce système /
    C'est pas de le combattre, c'est de le quitter /

    Couplet 2 :
    Une poignée d'voleurs à cravates prend des millions sur notre dos /
    Nous matraque de "valeur travail" = docilité du prolo /
    Ca n'a rien d'une valeur, si ce n'est celle de leurs villas /
    Ils prennent 50 fois nos salaires et parlent de mérite, putains d'vicelards /
    Réponse du peuple, marcher dans la rue en chantant /
    Dire que c'est pas bien, être bien content de se faire entendre /
    Rentrer chez soi à 17h, satisfait d'être un révolté /
    Mettre le réveil à 6h30, le lendemain faut retourner bosser /
    Elle doit bien s'marrer /
    La France d'en haut, son système est si bien installé /
    Qu'elle peut même se permettre de laisser les bêtes aller courir /
    Elles reviennent toutes seules dans leur cage et en plus avec le sourire /
    C'est pathétique, système pourri à la racine /
    Même leurs révoltes sont soumises à la machine /
    Les syndicats sont le bras droit de nos dirigeants déjantés /
    Ils canalisent l'insoumission en feignant de la représenter /

    Refrain :
    Triste dessein que de prendre la vie pour une lutte /
    Ivre déclin, obsessionnelle chute /
    Tragique illusion d'avoir pour unique solution /
    L'adversité /
    Pauvre humanité enfermée dans ce qu'elle crée /
    Dogmes enracinés, pulsion de vie séquestrée /
    Mais le seul coup qu'on puisse mettre dans les genoux de ce système /
    C'est pas de le combattre, c'est de le quitter /
     
    Avant d'espérer /
    Passer derrière les murs /
    Faudrait essayer /
    De les voir /
    Plutôt qu'persister /
    A se battre pour moins mourir /
    Faudrait s'esquisser /
    Pour vivre /

    Couplet 3 :
    La mentalité militante, comme tu l'entends, m'est irritante /
    D'autant que des gens, en l'imitant, tendent à des pensées limitantes /
    Ca se prend pour des résistants, c'est révolté mais à mi-temps /
    Ca monte le ton en omettant qu'un mouton noir reste un mouton /
    Et ça bêle des chansons et des slogans /
    Ca prend pour fondement théorique des tracts et des autocollants /
    Ca s'affirme anarchiste, ça ignore qui est Proudhon /
    La couleur noire, dans leur esprit, n'est en fait qu'un grand trou d'ombre /
    Ils participent à rendre caricaturales /
    Des idées qu'ils prétendent radicales, tu parles /
    Alors que de vrais anars, à l'image nulle part /
    Construisent la vie en marge dans l'habitat rural /
    Et ça, c'est un comportement libertaire /
    Potager, énergie solaire, médecine des plantes, eau de la rivière /
    Non j'ai pas la tête dans les nuages, c'est vous qui l'avez dans l'système /
    Au point que de l'idée de la vie ne reste qu'un aberrant mystère /

    Refrain :
    Triste dessein que de prendre la vie pour une lutte /
    Ivre déclin, obsessionnelle chute /
    Tragique illusion d'avoir pour unique solution /
    L'adversité /
    Pauvre humanité enfermée dans ce qu'elle crée /
    Dogmes enracinés, pulsion de vie séquestrée /
    Mais le seul coup qu'on puisse mettre dans les genoux de ce système /
    C'est pas de le combattre, c'est de le quitter /

    Outro :
    Avant d'espérer /
    Passer derrière les murs /
    Faudrait essayer /
    De les voir /
    Plutôt qu'persister /
    A se battre pour moins mourir /
    Faudrait s'esquisser /
    Pour vivre /

     

     


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