• L'Italie plutôt que l'avion (2/2)

    Jour 6 : La pause

    Pas de trajet aujourd'hui, donc, puisque je reste à Pescara pour un jour supplémentaire. Nous partons nous promener dans un parc un peu sauvage proche des montagnes. Je suis toujours avec Pier-Luigi et Pamela, mais Carmen n'est pas venue. Par contre, un certain Francesco nous accompagne, un ami de Pier-Luigi. Le parc est charmant, notamment avec son magnifique étang turquoise et ses petits chemins forestiers. Une fois de plus, pas d'appareil photo, dommage.

    Nous buvons une bière que Francesco a achetée juste avant la petite balade. En Italie, les bières sont vendues en bouteilles de 66cl, c'est la capacité standard. Du coup, une bière pour quatre, sachant qu'il doit être environ 17h, ça suffit, ça fait un verre chacun.

    Nous réfléchissons à la soirée qui nous attend. Un barbecue, ici-même, dans ce parc ? Bonne idée, mais la pluie a été annoncée pour ce soir. Pier-Luigi veut tenter, les autres sont sceptiques. Finalement, l'argument qui effacera l'idée est celui de la lumière : le parc n'est pas éclairé pendant la nuit. Nous partons boire un coup en terrasse, il y a un babyfoot. Ils veulent jouer, j'annonce que je ne sais absolument pas manier cette chose, puis j'en fais la démonstration ; pauvre Pier-Luigi qui me traîne comme coéquipier ! La partie est un massacre.

    Nous nous rasseyons, reparlons de la soirée. Après quelques idées peu convaincantes, Pier-Luigi se souvient soudainement qu'une soirée a lieu dans une maison d'amis, à une petite demi-heure de voiture. Rayonnant, il annonce que l'on pourra même faire notre barbecue là-bas : il veut absolument que je mange de l'arrosticini, une spécialité locale.

    L'arrosticini, c'est du mouton castré en brochettes. Et c'est vrai que c'est très bon... Par contre, je ne sais toujours pas en quoi c'est une spécialité locale : ne castre-t-on les moutons que dans le centre de l'Italie ? Il doit y avoir une autre subtilité. Bref, ce n'est pas le plus intéressant de la soirée, car l'endroit où nous nous trouvons est assez particulier. C'est une maison d'artistes. Ils sont quelques-uns à vivre ici, quelques autres à venir régulièrement, sculpteurs, musiciens, peintres... Ce soir, c'est un rassemblement, alors une quarantaine de personnes est venue manger les pizzas du four à bois qu'ils ont fabriqué. Je parle à quelques personnes et j'ai la mauvaise surprise de les trouver un peu fermés ; je comprends ensuite que le problème est celui de la langue : ils connaissent peu l'anglais. Je trouve quand même des gens sympa. Un saxophoniste bourré qui vit de sa musique en Allemagne, un Argentin avec qui je discute de mes projets de WWOOFING (http://fr.wikipedia.org/wiki/WWOOF) en Amérique latine.

    A un moment, j'entends de la musique à l'intérieur. Je m'y dirige, intrigué. Et je fais la découverte de la soirée : une salle remplie d'instruments de musique et des accessoires qui vont avec. Tu arrives, tu prends ce que tu veux, tu joues. Djembé et percussions diverses, harmonica, basse, guitare, batterie, piano, tu choisis. Tout est branché à une table de mixage, il y a les amplis, les micros, tout. Et ils jouent, ils sont 7 ou 8, et je regarde et j'écoute. Qu'est-ce qu'ils sont bons ! Je suis particulièrement impressionné par le pianiste, non pas pour son niveau (il est très bon, mais les autres aussi), mais pour son attitude. Il joue avec le visage en extase, un grand sourire d'enfant, les yeux fixant le clavier comme si chaque note qu'il en sortait était un nouveau cadeau, un nouveau miracle. Ce type m'émeut. Entre alors une fille qu'il connaît, il veut la saluer tout en jouant, lui faire un petit sourire, mais il se rend compte qu'il ne peut pas, il est déjà au maximum. On voit sur son visage qu'il cherche, innocent, puis se contente d'un petit geste de main, les yeux pétillants, semblant s'excuser de ne pas faire plus, et il continue de s'éclater. Ce type m'émeut vraiment et, l'alcool aidant, je sens même que les larmes ne sont pas loin. Je passe un bon moment à le regarder jouer.

    Plus tard, les larmes sortiront vraiment, mais de rire, cette fois. Un ami de Pier-Luigi nommé Francesco (pas le même que le Francesco d'avant) m'a été présenté comme étant "toujours le même qu'à ses 15 ans". Il en a plus de 30. Intrigant. Je suis toujours en train d'écouter les musiciens lorsque Francesco décide de danser. Et là, je comprends ce qu'on m'a dit précédemment. Le voilà qui, au milieu des musiciens, se met à enchaîner des poses aux allures de caricatures de dieux grecs, comme s'il était la muse d'un peintre ou la cible d'un photographe, ajoutant parfois sa touche personnelle avec une main sur l'entre-jambe ou un déhanché à quelques centimètres du visage d'une spectatrice bien placée. Soudainement, il s'écroule par-terre en guise de figure de breakdance, frôlant au passage de son pied la tête du type jouant de l'harmonica. Le tout avec un visage totalement sérieux. Tout le monde est mort de rire, moi le premier.

    En fin de soirée, je plante ma tente derrière la maison, parmi d'autres.

     

    Jour 7 : A moi le sud !

    Réveil vers 11h. Nous aidons un peu au rangement puis partons. Petit déjeuner : un gros morceau de viande rôtie entre deux tranches de pain. Pier-Luigi est définitivement un fan de viande...

    En fin de journée, j'arrive à Bari, où je prendrai demain le bateau pour la Grèce. Je suis accueilli par Antonella, une doctorante en histoire, une fêtarde, une fille sérieuse et pleine de vie en même temps. Nous marchons dans la vieille ville à la nuit tombante, Bari est vraiment jolie, ses rues piétonnes très étroites forment un labyrinthe dans lequel se perdre n'est qu'un plaisir.

    Nous mangeons une glace devant un immense chateau tout carré (voir quelques photos sur Google images). Ce n'est pas une "glace à l'italienne" comme on en mange en France, mais peut-être la meilleure que j'aie jamais mangée ! Nous discutons en continuant de nous promener, puis rentrons aux alentours de minuit.

     

    Jour 7 : A moi la Grèce !

    Antonella n'aime pas cuisiner, et vu que mon bateau ne part qu'en fin de journée, je me dis que je vais lui préparer quelque chose. Autant choisir ce que j'adore moi-même manger : des crêpes !

    Je fais un nouveau tour dans les environs, seul cette fois, passe par un cyber-café puis fais quelques courses avant de rentrer faire les crêpes. La ville me plaît vraiment, je ne saurais expliquer ça, sûrement parce que je suis du côté de l'ancienne ville. Ca sent le sud. Finalement, c'est dommage que je m'arrête là, juste quand l'Italie commence à avoir du charme. La prochaine fois, je commencerai à Bari, je ferai tout le sud, et puis j'en profiterai pour remonter vers la Corse, que je ne connais toujours pas. Tout ça sonne bien... Je vous dirai !

    J'embarque en fin d'après-midi pour Patras, où un couchsurfer grec très sympa m'accueille. Le lendemain au soir, me revoilà à Mytilène pour quelques mois de bonus...

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  • Commentaires

    1
    Anoula
    Jeudi 18 Octobre 2012 à 18:14

    bon ben c était sympa l Italie en fait, et dire la semaine pourrie que j ai passée morte d inquiétude te pensant en méga insécurité !!!!!

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