• Qu'est-ce que je ferais pas pour revoir Mytilène ! [Épilogue]

    Bon, je ne vais quand même pas vous lâcher comme ça, là, sur une petite phrase de conclusion après 4 articles longs comme des chapitres du Seigneur des Anneaux, si ? Non, pour sûr, non.

     

    Dernier détour

     

    La suite de Kozani, à la vérité, n'est pas aussi simple que j'ai pu le laisser croire à la fin du dernier article. La logique, comme le montre la carte suivante, aurait été de filer à Thessalonique et d'y prendre le premier bateau pour Mytilène. Et hop, terminé !

    (Là encore, c'est CTRL+clic pour ouvrir la carte dans un autre onglet).

    Sauf qu'une fois à Thessalonique, on m'annonce qu'il n'y a plus de bateau pour Mytilène. La société a coulé, ce qui complique un peu les choses pour une compagnie de ferrys ! Haha. Mais cessons vite les jeux de mots foireux avant de toucher le fond. Re haha ! Je fais ce que je veux, c'est mon blog.

    Bref, pas non plus de bateau au départ de Kavala (1h30 à l'est de Thessalonique), c'était la même compagnie. Ne me reste plus qu'à partir à Athènes. Je prends un bus de nuit, histoire d'avoir quelque part où dormir ce soir. En attendant le bus, je commence par aller m'asseoir un peu à Kamara, place centrale de la ville. Vous avais-je déjà raconté à quel point Thessalonique peut être le lieu d'étonnantes coïncidences ? Non ? Mais si, souvenez-vous, c'était ici : Thessaloniki, terre de coïncidences. Il faut tout vous dire !

    Résultat, je m'assois à Kamara avec quasiment l'attente de quelqu'un que je connaisse, comme si l'improbable était devenu la règle de cette ville. D'accord, j'admets, c'est un peu naïf et pas très rationnel. N'empêche qu'une fois posé là avec une bière et un bouquin, il ne se passe pas une heure avant que j'entende : "Tzeremi?!!". Je lève la tête, c'est Eleni, une fille que j'ai croisée quelques fois dans les soirées de Mytilène. Thessalonique est vraiment hallucinante... Deuxième plus grande ville de Grèce, et je ne peux pas y passer sans rencontrer quelqu'un que je connaisse.

    Je passe donc l'après-midi avec Eleni, nous nous racontons nos vies et mangeons ensemble le soir. Puis je file vers mon bus de nuit.

     

    Les rencontres farfelues du port d'Athènes

     

    Le lendemain, une fois à Athènes, je dois attendre toute la journée au port de Piraeus. Le temps est long, mais je fais à cette occasion deux rencontres plutôt inhabituelles.

    D'abord, il y a cette Hollandaise qui vient me voir. Elle m'explique qu'elle a eu une révélation spirituelle et qu'elle est partie de chez elle du jour au lendemain sans rien emmener, pas un sac, pas d'argent, pas même de papiers d'identité. Dieu la protège. Elle passe ses journées à aller vers les gens et à leur demander ce qu'ils peuvent lui donner pour poursuivre sa mission. Je lui dis que je n'ai rien, que je suis moi-même un routard qui voyage avec peu, mais que je peux lui offrir une bière. Elle accepte et me raconte tout ça, tout ce qu'on lui donne. Elle espère passer en Turquie. Mais sans papiers d'identité, je me demande bien comment elle a terminé...

    Et plus tard, un type d'une bonne cinquantaine d'années s'approche et me parle directement en français... Comment sait-il ? Je suis en train de lire un livre en français, mais il ne peut pas le voir d'où il est, je suis assis par-terre. Impossible aussi de savoir comment il connaît le français, il parle d'autre chose lorsque je le lui demande. Comme il me reste un peu de la bière que j'ai commencé à boire avec la Hollandaise, il en achète une aussi au kiosque juste à côté. Il l'ouvre et la boit en 3 ou 4 lampées. 50 centilitres quand même. Le temps de me dire que je devrais fermer ce livre, que les livres sont une maladie. Et puis il s'en va.

    Le lendemain matin, je débarque dans ma Mytilène tant désirée, excité comme un gamin un soir de 24 décembre.

     

    Quelques pensées

     

    Je voulais aussi, dans ce dernier article, vous faire part de ces 2 petites phrases écrites dans mon calepin durant le voyage. Elles n'ont rien d'extraordinaire, mais elles ont trouvé leur place au milieu des notes que je prenais chaque jour.

    Le poids du sac change selon la beauté de l'endroit.

    Les touristes ont des têtes de travailleurs en pause.

    Et puis vous connaissez sans doute ce sketch de Gad Elmaleh dans lequel il explique que les chanteuses modernes ont un "forfait voyelles" ? Eh bien figurez-vous que j'ai trouvé l'explication. Ce sont les Croates qui leur ont volé les consonnes !

    L'île de Krk.

     

    Quelques chiffres

     

    Et pour terminer (vraiment, cette fois), quelques chiffres sur ce trajet France-Grèce, ou plus exactement Sallanches-Kozani :

    J'ai parcouru une distance d'environ 2000 kilomètres en 12 jours, soit environ 167 bornes par jour.

    Je suis monté dans 46 voitures, 2 trains, 3 bus et un bateau navette, soit 52 véhicules.

    J'ai dépensé 114,50€ en 12 jours, soit 9,54€ par jour. Je respecte donc ma contrainte des 10€ par jour, assez facilement je dois dire puisque j'ai même pu me permettre de terminer ma traversée de l'Albanie en bus.

    Il est temps à présent de mettre le mot fin à ce récit. J'espère que vous avez pris plaisir à lire tout ça, et je vous annonce d'ores et déjà qu'un autre article est en cours d'écriture... Et cette fois, on sort de l'Europe !

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