• Coupez ! Elle est pas bonne mais on la garde

    En février, je vous expliquais comme les premiers jours dans une nouvelle ville sont intenses, à vivre comme à raconter, comme un amoncellement de découvertes en tous genres à décrypter sans cesse. Aujourd'hui, je fais un constat similaire à propos des derniers jours avant de quitter une ville. Je me sens comme un auteur plongé dans l'écriture de plusieurs livres en même temps et à qui on demanderait subitement de clore tous les chapitres en cours. C'est donc ainsi que je vais vous raconter mes derniers moments à Nakhchivan : en vous expliquant comment se sont clos les différents chapitres de mes différents ouvrages, en vous donnant leurs titres et leurs résumés.

     

     

    Infiltration en ex-URSS

     

    Ce bouquin-là est un bouquin d'espionnage. Il parle de coups de téléphone, de corruption, de caméras etc. Il a commencé le soir du 6 mars, soit 2 semaines après mon arrivée à Nakhchivan, sur un épisode que je ne vous ai pas raconté ici. Lacune que je m'en vais combler maintenant que je suis loin de tout ça.

    Le soir du vendredi 6 mars, donc, je buvais un coup dans ma chambre avec 2 amies slovaque et polonaise, en écoutant un peu de musique et en discutant. J'étais à cette occasion en totale contradiction avec les mœurs locales, seulement, je ne m'en rendais pas compte. Pour moi, il était respectueux de rester dans la sphère privée pour consommer de l'alcool, de le faire en toute discrétion et ainsi de ne déranger personne. J'y voyais vraiment une attitude attentionnée, polie.

    Erreur. Vers minuit et demi a débarqué le responsable du bâtiment (qui regroupait la résidence où je logeais et l'internat des étudiants). Il s'est mis à nous hurler dessus en russe avec une fureur complètement démesurée. Il semblait avoir perdu le contrôle, il nous pourrissait comme je n'avais jamais entendu personne le faire auparavant. La scène a duré pas moins de 30 minutes, animée par ce type en costard cravate qui s'égosillait en gesticulant et en nous fusillant de ses yeux fous. Vraiment, des yeux fous. Et je vous jure que de rester calme pendant 30 minutes de ce registre-là n'est pas chose simple. 30 minutes de haine pure qui vous pleut sur la tronche. Même moi qui suis loin d'être un bagarreur, j'ai eu plusieurs fois l'envie de stopper ça de n'importe quelle manière. J'en connais quelques-uns qui n'auraient pas tenu 5 minutes... J'ai quand même réussi, et c'était bien sûr le mieux à faire. Mais je n'ai pas beaucoup dormi la nuit suivante. Prendre sur soi, c'est ça aussi...

    Alors après cette agression, deux questions. La première : pourquoi tant de haine ? Et les réponses sont assez simples. Ce type n'avait jamais vu une telle scène de toute sa vie, il a été choqué, et étant une tête de con finement assumée, cela s'est traduit chez lui par la réaction ci-décrite. Ce petit foufou a dû imaginer des choses insupportables quant à nos pratiques ce soir-là... Je me suis du reste excusé auprès de la direction de l'Université, et lui a été obligé de s'excuser auprès de moi. (Par la suite, j'ai appris d'autres choses sur ce type, notamment qu'il était archi corrompu et qu'il détournait de l'argent de l'Université... Bref, on a cerné le personnage).

    La deuxième question m'a plus préoccupé. Elle se formule à peu près ainsi : comment cet abruti a-t-il pu savoir que j'avais 2 invitées ce soir-là ? Il aurait pu les voir entrer dans la résidence par le biais de la caméra, mais dans ce cas, pourquoi avoir attendu minuit et demi avant de se pointer alors qu'elles étaient arrivées dès 19h ? Autre solution, il a pu constater que l'heure tournait et que les deux filles ne rentraient pas à l'internat, et il aurait alors commencé à les chercher... Mais pourquoi venir dans ma chambre alors qu'il ne savait même pas que je connaissais ces deux filles ? Cela reste néanmoins possible.

    Reste la plus inquiétante des solutions à envisager : une caméra dans ma chambre. Quelqu'un qui connaît assez bien les manières azéries m'a affirmé que c'était possible. Aucune certitude bien sûr, mais bien qu'invraisemblable, cette solution expliquerait parfaitement l'arrivée de l'impulsif dans ma chambre ce soir-là. Je resterai dans le doute...

    La suite du bouquin d'espionnage, c'est la petite voiture de civils toujours stationnée devant la résidence avec un ou deux gars à bord, et c'est aussi lorsque nous ne pouvons partir en excursion dans la région sans être suivis. C'est quand ma mère me téléphone de France mais que le numéro qui s'affiche est azerbaïdjanais. Et puis c'est lorsque le dernier soir avant mon départ de Nakhchivan, je reçois ce message d'un ami azéri :

    (Traduction de l'anglais par mes soins)

    "Ne le dis à personne. Je vais écrire ce message, lis-le puis efface-le. Tu te souviens que je t'ai dit 'ils vont m'emmener au ministère de la sécurité nationale' ? Après notre sortie à Batabat, quelqu'un m'a appelé sur mon portable et m'a dit d'aller devant l'Université. J'y suis allé, et sur le chemin, une voiture m'attendait. Je suis monté dans la voiture, le chauffeur était du ministère de la sécurité nationale. Il m'a posé mille questions. (C'est pour ça que je t'ai demandé où ton amie allait loger). Il m'a interrogé sur nos conversations, nos opinions sur la religion. Il a dit que je devais toujours rester à proximité des étrangers et être au courant de leurs discussions. Je n'aime pas du tout ça. Cet homme est sympathique mais je ne peux pas faire ça. Aujourd'hui, il m'a appelé et m'a dit plusieurs fois d'aller à votre soirée".

    Fin du chapitre, fin du livre aussi.

     

     

    Sona

     

    Ce livre-là est social, c'est le parcours d'une fille exceptionnelle dans une société qui n'autorise pas les exceptions. C'est une lutte pour changer le destin, c'est une fleur dans un jardin de goudron, sa force hallucinante de continuer d'exister là où rien ne l'attend, sa fragilité sans égale lorsque chaque jour qui passe est une nouvelle chance de finir écrasée sur le bitume. Voilà qui est Sona, une vivante, une résistante, un doux entêtement.

    Lorsque j'ai mis le pied dans les salles de cours de l'Université de Nakhchivan, elle est rapidement venue vers moi, toute excitée, toute curieuse, avec ses yeux pétillants et ses questions par dizaines. Je l'ai trouvée marrante, avec sa bonne humeur enfantine, elle me donnait le sourire. En quelques jours, Sona est devenue ma meilleure amie nakhchivanienne. Avec elle et ses amis, j'ai visité la ville, et nous avons beaucoup parlé. Malgré son français hésitant et son vocabulaire très limité, c'est toujours elle qui menait les discussions, qui amenait des questions. Elle était toujours en train de chercher plus à partager. A chaque fois qu'un mot inconnu apparaissait dans la conversation, elle l'écrivait dans un calepin qu'elle relisait régulièrement, toujours avec ce petit sourire et ce regard intense qui lui donnaient l'air pertinemment émerveillée.

    Sona s'est aussi fabriqué une ouverture d'esprit dont j'ignore le secret. Car rien à Nakhchivan ne pousse à l'ouverture d'esprit. Il y a un schéma de vie que chacun reproduit, point. Pourtant, loin d'être rebutée par les pratiques européennes qui sortent de ce schéma, elle se montrait curieuse, intriguée. Elle m'a par exemple demandé des détails sur les effets de l'alcool, comment on se sent sous alcool ; elle a même affirmé qu'elle ne serait pas contre l'expérience (mais ici, les femmes ne boivent pas d'alcool). Elle était également très interpellée par l'idée qu'on puisse s'aimer sans se marier, et même avoir des enfants hors-mariage. Non pas qu'elle enviait cette liberté, mais simplement cela l'intéressait d'apprendre que ces pratiques existaient en France.

    Les moments avec Sona, c'était toujours ça : des questions, de la curiosité, et toujours cette joie enfantine qui se redessinait immanquablement sur son visage à chaque nouvelle découverte. Sona est une vivante ; je ne sais pas quel autre mot utiliser, parce que c'est tout simplement ça : elle est vivante. Chacune de ses attitudes est une manifestation de vie. La vie, pas au sens biologique du terme, mais plutôt aux sens philosophique, psychologique, affectif... Sona incarne tout ça. La regarder, c'est regarder de la vie.

    Le destin de Sona, c'est de rester à Nakhchivan, de se marier, de faire des enfants, de s'occuper d'eux. De ne jamais sortir après 20-21h, de subir un mari qu'elle aimera peu ou pas et qui de toute façon, une fois le mariage acquis, n'essaiera plus de lui plaire. Le destin de Sona, c'est d'être une bonne mère de famille qui ne fait pas de vagues. Elle devra bien cuisiner, faire le ménage et pas trop parler. Et moi, je n'arrive pas à m'y faire. Quand je lui dis qu'elle doit partir, qu'elle doit voyager, rencontrer des gens, découvrir des cultures, elle se met à me regarder en baissant un peu la tête, l'intensité de son regard devient intense tristesse, et elle me dit d'une voix fragile : "Oui, je veux". Mais le sous-entendu est violent. Le sous-entendu, c'est que ce qu'elle veut, ça ne compte pas.

    Le jour de mon départ, elle est venue me voir une dernière fois. On a discuté, avec plus de silences que d'habitude. On a marché un peu, puis elle m'a accompagné jusqu'à la résidence. En temps normal, on ne faisait pas ça, à cause du regard des gens lorsqu'un homme et une femme marchent ensemble dans la rue, et aussi parce que ma complicité avec Sona a suscité la jalousie d'autres étudiantes à quelques occasions. Mais ce jour-là, 1 heure avant mon départ, nous nous foutions bien de ce que les gens pouvaient inventer. Dans les derniers instants, elle s'est même agrippée à mon bras, une attitude qui semblerait banale en Europe, une prise de risque à Nakhchivan. Puis je suis rentré dans ma chambre et je l'ai regardée par la fenêtre, s'éloigner en s'essuyant les yeux. Je réalisais que je la laissais là. Pour moi, Nakhchivan avait été une petite expérience de 3 mois. Pour elle, c'était sa vie, son conditionnement, ce dans quoi elle devait se projeter chaque jour nouveau. Je l'ai regardée s'éloigner dans ce décor qui ne lui allait pas, ce décor où elle avait déjà marché des centaines de fois et où elle serait forcée de marcher encore et encore. J'ai senti monter en moi de la culpabilité, l'impression de commettre un crime en l'abandonnant ici. Et puis il a bien fallu détourner le regard, ranger mes affaires, boucler mon sac, partir pour l'aéroport. A ce moment, je pensais encore que j'étais dans l'émotion exagérée des adieux, que ça passerait bientôt. Mais par la suite, je n'ai plus cessé de penser à cette vision tellement douloureuse, insupportable, presque violente, de Sona qui s'éloigne en pleurant, d'une reine à qui on refuse la vie. Aujourd'hui, je sais que Sona m'a marqué, que ce petit bout de femme tout innocent a sa place dans mon cœur pour longtemps, et que je continuerai de faire tout ce que je peux pour qu'elle puisse détourner le destin qui lui est promis. Mais ce que je peux, ce n'est pas grand chose. Ce sera de continuer à lui dire qu'elle a sa place ailleurs, où que ce soit, d'à tout prix lui défendre d'oublier ça, parce que cet oubli serait un crime contre elle-même, et que si elle en venait à être capable de tolérer ça, moi non. Et c'est catégorique.

    Fin du chapitre.

     

     

    Ce que racontent les paysages

      

    Bien sûr, l'un de mes livres en cours de création est photographique, et il m'a bien fallu clore son passage nakhchivanien à lui aussi. Durant ma dernière semaine, je suis parti visiter le village d'Ordoubat avec quelques amis. Il y a d'abord eu cette école abandonnée dans laquelle nous nous sommes permis une visite improvisée :

     

    Puis, une fois sorti de cette école, direction les montagnes alentours :

     

     

    Il n'y a pas à dire, la région du Nakhchivan aura au moins eu le mérite de fournir de jolies choses pour ce livre-là. Fin d'un chapitre réussi.

     

     

    Cet encombrement qu'on appelle l'amour

     

    Humainement, et même en terre de chasteté (surtout en terre de chasteté ?), l'arrivée d'un professeur étranger mâle dans des classes peuplées à 80% de jeunes femmes provoque des remous du côté des hormones. Oui, j'imagine bien que vous devez trouver ça drôle, mais je peux vous dire que les regards qu'on m'a parfois lancés étaient tout à fait déstabilisants ! Une étudiante m'avait même déjà attaqué par mail avant mon arrivée. Alors ce bouquin-là, il ressemble un peu à une comédie française, à jongler entre diverses émotions et à faire rire de temps en temps.

    Vu la rigueur des mœurs au sujet des rapports hommes-femmes, j'ai assez vite décidé que je ne me laisserais pas aller à la moindre ambigüité dans ma relation aux étudiantes. Il y avait plus à y perdre qu'à y gagner, et je n'irais pas chercher plus loin que ça. En revanche, de manière insidieuse et sans que je ne me rende compte de rien, les étudiantes, elles, ont choisi une option légèrement moins pacifique que la mienne : celle de la jalousie et de la compétition. En clair, c'était à qui gagnerait ma considération.

    Bien sûr, je tomberais dans la caricature si je résumais leur attirance pour moi à de simples comportements hormonaux. Non pas que la caricature me débecte, je la trouve au contraire assez drôle, mais si je veux faire preuve d'un peu plus de justesse, je dois ajouter que je les attirais aussi parce que j'étais français, tout simplement. Et cela était du coup valable pour les garçons aussi. J'étais leur contact avec la France, à eux qui rêvaient tous de pouvoir s'y rendre un jour, de voir Paris, la Tour Eiffel, les Français. J'étais un bout de France qui s'offrait à eux, j'étais ce qu'ils avaient en guise de voyage.

    Les rivalités féminines se sont donc installées sans que je ne voie rien. Et pour cause : se comporter en hystérique face au premier homme venu serait tout ce qu'il y a de plus honteux et inconcevable pour une femme du point de vue nakhchivanien. C'est donc en toute logique que ces demoiselles ont opté pour la discrétion. La guerre, certes, mais la discrétion. Et moi, naïf et aveugle que je sais parfois être, je n'ai rien soupçonné jusqu'à... une semaine avant mon départ ! Ce qui nous fait environ 2 mois et demi à être l'objet d'une guerre sans m'en douter une seconde ! Une performance notable, vous l'admettrez.

    Le conflit a fini par être révélé par une publication sur Instagram qui m'a été relayée. Voyez que je n'ai pas eu beaucoup d'efforts à faire pour enfin comprendre... Quel enquêteur de haute volée ! Je crois que sans cette publication, je n'aurais jamais rien vu. J'ai assez facilement calmé les esprits en publiant à mon tour un message calme et tout à fait sincère dans lequel je m'affirmais attristé par leur comportement, et dans lequel je leur faisais part de ma sympathie pour l'ensemble des 60 étudiants. Je leur ai expliqué que d'être plus ami avec certains d'entre eux ne faisaient pas des autres des mal-aimés, et que d'être amis avec 60 personnes en même temps n'était de toute façon pas possible pour un humain normalement constitué. J'ai eu droit à des excuses, et même si le problème de fond n'a pas été totalement réglé, au moins on a pu vivre la fin de mon séjour dans un climat de paix.

    Et puis plutôt que de m'embourber dans les sacs de nœuds relationnels qu'est capable de fabriquer la gente féminine dans certains cas de figure, j'ai passé ma dernière semaine à fricoter avec une Turque de passage. Malheureusement, cette amourette-là n'a pas été beaucoup plus reposante dans la mesure où elle n'a pu exister que dans l'interdit total, et donc en se cachant. Et si j'ai déjà entendu des gens se déclarer stimulés par l'amour interdit, les rencontres secrètes et la perpétuelle peur d'être surpris, je peux affirmer pour ma part que c'est tout ce que je déteste le plus. Me voilà incapable de m'attacher à une relation si elle n'est pas pleinement épanouie et totalement libérée. Bien sûr, on ne comptera pas sur Nakhchivan pour être le lieu de telles déroutes !

    Fin de ce chapitre-là aussi, et non sans joie.

     

     

    Et voilà

     

    Voilà comment se terminent mes histoires en Azerbaïdjan. Quelques chapitres qui se ferment sur 3 mois d'une drôle de vie dans un contexte vraiment particulier. Je ressors de ça sans vraiment savoir comment je me sens. Ce n'est pas négatif, pas franchement positif non plus. Sauf professionnellement, car je suis content de ce stage, rien à dire là-dessus. Mais mon vécu de voyageur me laisse un peu perplexe. Je ne peux pas me plaindre dans le sens où j'ai eu ce que je voulais : de l'inconnu, de la surprise, des découvertes et des rencontres. Simplement, toutes ces nouveautés portaient un goût étrange, elles m'ont appris ce que je ne suis pas, davantage que ce que je suis ; ce que je n'aime pas, davantage que ce que j'aime. C'étaient des découvertes en creux, si on veut.

    Le chercheur que je suis est satisfait, il a trouvé des choses, il a réfléchi sur elles, il a donc progressé. L'humain que je suis l'est moins. Ces trouvailles ne lui vont pas, il ne voit pas quoi en faire, il ne voit pas ce qu'elles font dans sa vie.

    Une chose est sûre, c'est que je suis content d'avoir vécu cette expérience, et que si c'était à refaire, je ne changerais rien. Reste que le contenu ne m'a pas enchanté, malgré les bons moments. Quelques jours après avoir quitté Nakhchivan, mon sentiment dominant n'est autre que ce bouleversement lié à Sona.

    C'est ici que s'achèvent mes récits azerbaïdjanais. Je vous laisse une pause, mais pas longue, soyez prévenus... D'ici un bon mois, on change encore de continent ! A bientôt les amis.

    « Le nakhchi-zapping 2Bon, c'est pas le Pé... Ah ben si ! »

  • Commentaires

    1
    sofia
    Vendredi 11 Décembre 2015 à 17:34

    Eh bien mon cher Jeremie; Maintenant que j'ai découvert qui tu était^^

    Sache que ces Chapitres sur le Naxçivan m'ont énormément touchés, les mots que tu as choisi traduisent avec perfection beaucoup de choses que j'ai pu ressentir également sans ton talent d'auteur =)

    Merci, félicitation et bonne continuation dans tes aventure MONSIEUR JEREMIE ;)

    2
    Vendredi 11 Décembre 2015 à 20:07

    Merci beaucoup Sophie, très heureux que tu te sois retrouvée dans ma manière d'écrire les choses :)
    Et j'espère que ton retour en France n'a pas été trop douloureux...

    3
    Michèle
    Lundi 15 Mai 2017 à 05:02

    Salut Jérémie,

    Je quitte Nakhitchevan demain matin, après une mission FLE de 3 mois comme toi ! je termine mes chapitres ce soir, je t'en ferais part si tu veux. Ce que tu as écrit m'a un tantinet rassurée car je pensais que j'étais devenue paranoïaque.

    Les choses ont un peu évolué semble-t-il, enfin, d'un poil. Par contre, je pars sur une note joyeuse pour Sona, émouvante pour ses parents, car dès le 1er septembre, je l'attends à Sablé sur Sarthe et comme j'habite à Tours, elle ne sera pas seule.

    Je ne regrette pas non plus cette expérience, mais j'en ai connu des heures de solitude et de méditation. J'ai appris aussi beaucoup de choses. Cerise sur le gâteau, j'ai pu aller en IRAN rejoindre un jeune couple d'amis qui habite à Qazvin, et là, j'ai respiré un grand coup, même sous le foulard. Belle rigolade au retour de la frontière avec Sona dans le taxi, on avait été suivi par une Lada conduite par un étudiant qui nous a dépassé devant la résidence, en essayant de cacher son visage rouge de honte !

    Voilà, l'IRAN sera donc ma prochaine destination Inch Allah comme on dit ici.

    Bonne route à toi

    Michèle

     

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