• Le nakhchi-zapping 2

    Salutations aux assidus ainsi qu'aux lecteurs de passage ! Me voici avec un second épisode du nakhchi-zapping. Bonne lecture !

     

    Les conversations avec mes élèves

     

    "Jérémie, qu'est-ce que ça veut dire, "tuait" ?

    - Alors. "Tuait", c'est le verbe "tuer". Ça veut dire "donner la mort" (en mimant de tirer avec un pistolet).

    - Ah, d'accord.

    - Quelqu'un peut faire une phrase avec le verbe "tuer" ?

    - Euh...

    - Alors ? Une phrase ?

    - Ah oui : j'ai tué un Arménien !

    - ... Okay..."

    Et les autres de confirmer avec enthousiasme, petites femmes aux yeux doux qu'elles sont :

    "Oui ! J'ai tué tous les Arméniens !"

     

    Les écoles de villages

     

    J'ai visité deux écoles de villages dans la région de Nakhchivan. Information assez surprenante, la seule langue enseignée dans ces écoles n'est autre que le français. L'apprentissage de l'anglais n'est possible qu'en ville. A part ça, les matières habituelles sont enseignées : mathématiques, histoire, géographie etc., avec également des travaux manuels et notamment artistiques.

    Les élèves restent dans la même école tout au long de leur scolarité, puis ont la possibilité d'accéder à l'Université. Les garçons qui valident un diplôme universitaire verront leur service militaire raccourcir de moitié.

    Voici quelques images :

     

     

     

    Quelques exemples de créations des élèves (aidés par les professeurs) :

     

    Partout dans l'école sont suspendues des pancartes comme celle-ci, avec des messages éducatifs voire philosophiques :

    "La chimie est le bras droit de la physique. Les mathématiques sont ses yeux."

    Je me rappelle une autre pancarte qui disait quelque chose comme : "Lorsqu'un idiot parle, il faut un savant pour l'écouter".

    Et puis surprise dans une salle à l'étage, avec ce tableau électronique, tache de technologie entre ces murs usés :

    Malheureusement, une coupure d'électricité nous a privés d'une démonstration...

     

    Les coups bizarres

     

    On ne sait jamais quoi penser d'une explication azérie ; notamment parce qu'il arrive fréquemment que leur validité soit trop brève pour avoir le temps de finir d'y réfléchir...

    Récemment, j'ai eu une coupure internet. J'ai commencé par attendre sagement que la connexion revienne, puis voyant que le problème persistait, j'ai passé un appel pour en informer l'Université. On m'a répondu qu'il y avait des travaux en ce moment, que toute l'Université était privée d'accès internet, que c'était normal. J'ai dit okay.

    Cinq minutes plus tard, on m'appelait pour me donner une nouveau mot de passe. Internet fonctionnait parfaitement, on avait juste fermé mon ancien compte.

    Ce n'est qu'un exemple. Je pourrais parler aussi de cette professeure qui a demandé à des étudiantes de ne pas sortir avec moi le weekend. Ou de cette manie que les responsables du bâtiment où je loge ont de venir toquer à ma porte, entrer dans ma chambre, discuter en azéri puis repartir sans m'adresser un mot ou un regard...

    C'est plein de petites choses quotidiennes qui forment un tout un peu déstabilisant. J'appelle ça de la bizarrerie.

     

    Les conversations avec mes élèves 2

     

    "Et l'amour ? Que pensez-vous de l'amour ?

    - Berk !

    - Haha ! Pourquoi berk ?

    - Pas bien, l'amour ! (avec un geste de refus)

    - Ah bon ? Qu'est-ce qui n'est pas bien dans l'amour ?

    - Toujours la fille pleure. Les hommes sont mauvais et les filles pleurent."

    (5 minutes plus tard...)

    "Et le mariage ? Vous voulez vous marier ?

    - Ouiiiiiiii !"

     

    Batabat

     

    J'ai fait une excursion dans la région montagneuse de Batabat avec un bon groupe d'étudiants, étrangers pour la plupart. Nous étions une quinzaine. Location de minibus, pique-nique dans le sac à dos, et nous voilà en route !

     

    Evidemment, à lâcher 15 étudiants dans un décor pareil, on ne s'attend pas à autre chose qu'à voir une grande bataille de boules de neige éclater dans les 5 minutes après le débarquement du bus ! Eh bien ça n'a pas raté. Et vu les nationalités engagées dans la bataille, je peux sans ciller parler de troisième guerre mondiale ! C'est bien de cela qu'il s'est agi !

    Mais soyez tranquilles, votre représentant a fait briller la France. Quelle idée aussi de venir se frotter à un Haut-Savoyard dans une bataille de boules de neige...

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